Les seniors encore actifs ont plus de mal à boucler les fins de mois que les retraités

Près d'un Français de plus de 50 ans sur deux ne parvient pas à boucler ses fins de mois. - Mychele Daniau - AFP
Qu’ils soient actifs ou retraités, les seniors interrogés, âgés de plus de 50 ans, émettent une réelle inquiétude sur leur pouvoir d’achat. C'est ce qui ressort d'une étude commandée par Cofidis à l'institut CSA Research. Les retraités sont particulièrement pessimistes: 80% jugent que leur pouvoir d’achat a diminué au cours des douze derniers mois (contre 63% des actifs).
Mais si la retraite est une période compliquée du point de vue financier, les seniors actifs sont exposés à une situation encore plus difficile: la moitié d’entre eux (47%) n’arrive pas à boucler ses fins de mois (contre 35% des retraités) et un tiers d’entre eux a été à découvert au cours des 12 derniers mois (contre 19% des retraités).
Du fait de ces difficultés financières, les actifs épargnent de moins en moins pour leur retraite: 62% des actifs déclarent avoir anticipé leur départ à la retraite avec de l’épargne de côté contre 74% des retraités. Pourtant, ils sont une majorité à ne pas souhaiter un recul de l’âge de départ à la retraite pour toucher une pension plus importante.
Par ailleurs, 72% des seniors actifs ont renoncé à réaliser un achat important ou à mener des projets faute de moyens financiers au cours des 12 derniers mois (contre 67% des retraités), notamment ceux ayant leurs parents à charge (85%) et les femmes (80%). Les seniors actifs ont principalement renoncé à la rénovation de leur logement, mais aussi à des activités de loisirs et même des achats de vêtement.
Augmentation des dépenses de première nécessité
"Cette situation financière particulièrement tendue chez les seniors actifs s’explique par plusieurs facteurs" selon Céline François, directrice marketing de Cofidis, notamment du fait de la précarisation du marché de l’emploi, qui touche davantage les salariés les plus âgés. Le taux d’emploi des seniors est nettement en deçà de la moyenne, ils sont davantage confrontés au chômage de longue durée, ils travaillent davantage à temps partiel. Par ailleurs les seniors actifs ont encore souvent des enfants à charge: un senior actif sur trois contre 3% des retraités, et donc un budget consacré au logement nettement supérieur à celui de leurs aînés: 450 euros par mois en moyenne, contre 221 euros pour les retraités.
L’autre explication à cette situation est une forte augmentation des dépenses de première nécessité, qui touche aussi davantage les seniors actifs que les retraités. Au total, ils consacrent une part plus importante de leurs revenus à ces dépenses. Concernant le logement, 27% des actifs estiment que son coût a augmenté ces 5 dernières années (contre 14% des retraités).
Pour ce qui relève de l’alimentation, 60% des seniors déplorent une hausse ces cinq dernières années (contre 57% des retraités). Idem pour les impôts: 58% d’entre eux déclarent qu’ils ont augmenté ces cinq dernières années (contre 51% des retraités).
Des crédits immobiliers qui coûtent de plus en plus cher
Nouvelles difficulté pour les plus de 50 ans: ils paient de plus en plus cher leur crédit immobilier, selon le site Magnolia.fr, spécialiste de l’assurance emprunteur sur internet. "En France, 17% des personnes de 50 à 60 ans contractent un prêt immobilier", selon Astrid Cousin, porte-parole de Magnolia.fr. "Ces emprunteurs seniors sont pénalisés par une réforme fiscale entrée en vigueur au début de l’année".
La TSCA -taxe spéciale sur les conventions d'assurance- s’élève à 9%. Avant 2019, elle s’appliquait uniquement à certaines garanties: l’incapacité de travail, la perte d’emploi et une partie de l’invalidité. Depuis le 1 er janvier, Bercy a étendu cette taxe à l’ensemble des garanties. Les contrats d'assurance emprunteur supportent désormais la taxe de 9% sur l'intégralité des cotisations, y compris la garantie