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Le casse-tête de la succession de Pascal Pavageau à la tête de FO

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Un comité confédéral national extraordinaire de FO se réunira les 21 et 22 novembre pour désigner un successeur à Pascal Pavageau. Quel(le) candidat(e) mettra-t-il d'accord les deux tendances s'affrontant dans l'organisation, réformistes et "radicaux"?

La démission précipitée de Pascal Pavageau, emporté par le scandale des fichiers occultes sur les cadres de FO, laisse le troisième syndicat de France sans tête pendant plus d'un mois. Un comité comité confédéral extraordinaire a été convoqué les 21 et 21 novembre prochains pour désigner un nouveau numéro un. Un tel délai est nécessaire, compte tenu des délais de présentation des candidatures.

Un successeur à Pascal Pavageau sera élu à l'issue de cette réunion du Parlement du syndicat. En attendant, c'est le bureau confédéral (et ses treize membres) qui devrait gérer les affaires courantes.

Les élections dans la fonction publique se rapprochent

L'absence de secrétaire général pendant au moins cinq semaines tombe au plus mal pour FO. Dans moins de deux mois se tiennent les élections professionnelles dans la fonction publique où le syndicat est bien implanté (notamment les douanes, la police, les gardiens de prisons, les agents des impôts). Le jeudi 6 décembre prochain, 5,5 millions de fonctionnaires sont appelés à élire leurs délégués dans les comités techniques (CT) et commission administrative paritaire (CAP).

Par ailleurs, le fichier listant les préférences politiques ou la vie privée de responsables de fédérations et unions départementales jette une ombre sur la direction du syndicat, lequel est désormais mal placé pour dénoncer le fichage de salariés qu'il fustige dans les entreprises.

Enfin, la démission de son secrétaire général, élu sur une ligne offensive, place FO dans une situation sans précédent. Si Pascal Pavageau a réussi à faire l'union contre lui entre "réformistes" et "trotskistes", son départ repose la question du positionnement de FO. Les défenseurs d'une ligne réformiste et pragmatique, basée sur la concertation, restent en profond désaccord avec les partisans d'une ligne contestataire et d'alliances avec d'autres syndicats sur cette position radicale.

Peu de noms de successeurs circulent encore

Parmi les cadres de FO dont les noms circulent actuellement pour postuler à la tête du syndicat, figurerait Yves Veyrier. Secrétaire confédéral et membre du bureau confédéral, il est en charge du "département des études prospectives et de l'histoire de l'organisation". Il a aussi été membre de la direction autour de l'ex-secrétaire général Jean-Claude Mailly. On évoque également, Christian Grolier, secrétaire général de FO-Fonctionnaires.

D'autres cadres tels Frédéric Homez, secrétaire général de la fédération métallurgie, réputé "réformiste", ou Hubert Raguin, à la tête de la fédération de l'enseignement, issu du bord "trotskiste", ont été particulièrement actifs pour demander des comptes à Pascal Pavageau dès la révélation du scandale. Oseront-ils franchir le Rubicon en postulant à sa succession? 

Dans tous les cas de figure, le futur secrétaire général devra composer avec les différents courants de la centrale syndicale. Mais, si le futur numéro un était élu grâce à des soutiens différents de ceux ayant désigné Pascal Pavageau il y a six mois, ce ne serait pas sans impact sur la ligne future de FO.

Frédéric Bergé