La Coordination rurale érige un "mur des cons" bloquant la route Auch-Toulouse

Une cinquantaine d'agriculteurs avec 25 tracteurs ont bloqué jeudi la sortie d'Auch vers Toulouse à l'appel de la Coordination rurale, érigeant avec des bottes de foin un "mur des cons", en référence aux politiques. Le mur est composé de 577 bottes, une pour chaque député, plus deux autres, "pour le président Macron et Madame von der Leyen", afin de "remercier nos politiques en totalité d'être des cons plutôt que des défenseurs du monde agricole français", selon le président de la CR du Gers et de la région Occitanie, Lionel Candelon.
"Il faut qu'ils se mettent au travail parce que les agriculteurs sont en train de crever et ils ne vont pas crever en silence", a-t-il précisé jeudi.
Des caricatures de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, ou d'Emmanuel Macron, étaient exposées sur des tracteurs, tandis qu'on pouvait lire "stop aux fermes qui ferment" sur une pancarte. Les bottes ont été installées sur le rond point de Saint-Cricq, à Auch, face à la voix rapide qui relie la préfecture du Gers à Toulouse.
Une participation plus faible que mi-novembre
Les manifestations d'agriculteurs, qui avaient repris avec force à la mi-novembre en France, ont tendance à se tasser devant la vacance gouvernementale et à l'approche de la trêve des confiseurs. Les autorités avaient recensé mercredi matin huit actions dans autant de départements, mobilisant plus de 400 agriculteurs. Une participation éloignée de celles des premiers jours de la mobilisation.
Moins d'un an après une mobilisation historique, les syndicats agricoles estiment que le compte n'y est pas. Ils avaient à nouveau appelé leurs troupes à manifester mais en ordre dispersé mi-novembre, à l'approche des élections professionnelles qui se tiendront en janvier. L'alliance majoritaire entre la FNSEA et les Jeunes agriculteurs envisagaient de se mobiliser jusqu'à la mi-décembre, en trois phases : contre la mouture de l'accord avec des pays du Mercosur, contre les "normes" jugées excessives et pour dénoncer des revenus considérés insuffisants.