La CGT accuse Sébastien Lecornu "de ne pas avoir eu le courage d'affronter les grands patrons" et de "rompre avec la politique de l'offre"

"Le président de la République a fait le choix du chaos institutionnel" et son Premier ministre Sébastien Lecornu "n'a pas eu le courage d'affronter les grands patrons" ou de "rompre avec la politique de l'offre", accuse la CGT dans un communiqué transmis ce lundi.
Nommé le 9 septembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a remis sa démission à Emmanuel Macron, quelques heures après avoir nommé un gouvernement largement critiqué par les opposants et la droite. "Il est donc le 5e Premier ministre en 2 ans à être contraint à la démission du fait de la violence sociale de sa politique", juge la CGT.
"Au lieu de revoir sa copie, de renoncer aux reculs sociaux (année blanche, réforme de l'assurance chômage, doublement des franchises médicales...), au lieu de mettre en place la justice fiscale et d'abroger la réforme des retraites, Sébastien Lecornu a préféré maintenir le budget et le gouvernement de son prédécesseur", estime la deuxième centrale syndicale.
"Il n'a pas eu le courage d'affronter les grands patrons et les plus riches et de rompre avec la politique de l'offre d'Emmanuel Macron", ajoute le syndicat dirigé par Sophie Binet.
"Il n'y aura pas de stabilité sans justice sociale"
Et "encore une fois, au lieu de changer de politique, le président de la République fait le choix du chaos institutionnel", juge la CGT. Emmanuel Macron "prend le risque de transformer une crise sociale et démocratique en crise de régime". "Il n'y aura pas de stabilité sans justice sociale", prévient le syndicat, qui demande une "justice fiscale", "l'abrogation de la réforme des retraites", l'augmentation des "salaires, pensions et minima sociaux", des moyens pour les "services publics et la transformation environnementale", l'"arrêt des licenciements", notamment.
Après trois journées de mobilisations (les 10 septembre, lancée sur les réseaux sociaux, puis le 18 septembre et le 2 octobre), ayant mobilisé au total "plus de deux millions" de personnes dans les rues selon elle, la CGT appelle les salariés à "continuer leurs actions dans les entreprises". Elle prévient qu'elle "continuera à travailler pour renforcer l'unité syndicale et permettre les mobilisations les plus larges".
"Face à l'irresponsabilité du président de la République", la centrale syndicale appelle à "barrer la route à l'extrême-droite" alors que les tractations commencent pour la nomination d'un nouveau locataire à Matignon. "Les gouvernements passent, les revendications restent !", rappelle de son côté Force ouvrière, qui réclame également dans un communiqué "l'abrogation de la réforme des retraites" et l'"abandon des budgets d'austérité", entre autres.