Jean-Claude Mailly assure que la réforme des retraites "va pourrir le climat social"

Le dialogue social a-t-il du plomb dans l'aile ? "Plus ça traîne, plus ça sent mauvais", a soutenu l'ancien secrétaire général de Force ouvrière, Jean-Claude Mailly, interrogé sur RTL au sujet de l'actuelle mobilisation contre la réforme des retraites.
"Imaginez un seul instant que le texte finisse par être adopté, peut-être au 49.3 car la majorité n'est pas garantie. Ça va pourrir le climat social pendant je ne sais pas combien de temps", a craint Jean-Claude Mailly.
Pour l'ancien leader syndical, la situation est aujourd'hui beaucoup plus compliquée qu'en 1995, lors du mouvement social contre le plan Juppé. "Ce n'était pas [une mobilisation] contre Jacques Chirac", a-t-il assuré, rappelant que le septennat présidentiel était encore la règle. Le président de la République se concentrait sur les sujets internationaux et régaliens et laissait son Premier ministre "aller au feu". Or, aujourd'hui, c'est Emmanuel Macron qui "prend l'initiative" mais "il se met en retrait" dès que la situation se complique, a-t-il avancé.
"Il n'y a plus de corde de rappel"
En 1995, "c'est Jacques Chirac qui a sifflé la fin de la récré", a expliqué Jean-Claude Mailly, évoquant le rôle de Bernard Pons, ministre des Transports et proche de Jacques Chirac, qui avait plaidé pour "arrêter les conneries". Aujourd'hui, avec le président de la République à l'initiative, "il n'y a plus de corde de rappel, parce qu'au-dessus du président, il n'y a personne", a estimé l'ex-secrétaire général de Force Ouvrière.
Un dialogue social d'autant plus compliqué qu'Emmanuel Macron "n'a pas une culture du dialogue social", a-t-il assuré. En 2017, lors des discussions autour des "ordonnances Macron", Emmanuel Macron avait "pas mal transféré sur la ministre du Travail" d'alors, Muriel Pénicaud, "qui avait une très grande habitude de la négociation sociale". Pour Jean-Claude Mailly, Emmanuel Macron "travaille beaucoup avec son secrétaire général et moins avec les autres".