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7 mars: le retour des ronds-points dans la bataille sociale

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Les centres-villes n'ont plus le monopole de la lutte contre la réforme des retraites. Les axes routiers et ronds-points ont émergé comme un autre lieu de manifestation important depuis le 7 mars.

Plus de trois ans après le mouvement des Gilets jaunes, les ronds-points semblent à nouveau être un lieu de lutte sociale stratégique.

Depuis mardi 7 mars, les opposants à la réforme des retraites ne sont plus seulement dans les centres-villes, ils occupent des croisements routiers jugés importants, souvent à l'entrée d'une ville, souvent sur un rond-point.

Le 7 mars ou le retour des ronds-points

Le 7 mars de bon matin, François Ruffin, député de La France Insoumise, a rejoint d’autres grévistes sur un rond-point de la zone industrielle du Nord d’Amiens dans la Somme.

"L'objectif déjà, c'est qu'aujourd'hui ce soit bloqué et bien bloqué, pas seulement ici, mais dans toute la Somme," expliquait-il à BFMTV.

Dans la ville industrielle du Havre (Seine-Maritime), des grévistes lève-tôt bloquaient le même jour plusieurs axes routiers dont le rond-point Total.

Ce matin encore, à Lille, des manifestants se sont réunis sur un croisement pour tenter de perturber le trafic de la ville.

Les exemples sont nombreux. Alors que les syndicats sont entrés dans une phase de durcissement du mouvement face à un gouvernement inflexible, les actions de blocages et les grèves reconductibles font leur apparition. À Besançon (Doubs), au Havre (Seine-Maritime), à Amiens (Somme), à Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), à Caen (Calvados) et ailleurs... Difficile de compter le nombre de barrages filtrants mis en place le 7 notamment.

Comme un air de gilets jaunes

L'occupation des axes routiers et des ronds-points n'est pas un mode de lutte sociale des plus classiques, mais il n'est pas nouveau non plus. En 2018, les Gilets jaunes en ont fait presque un symbole de leur opposition à la politique fiscale, au prix du carburant et au coût de la vie.

D'ailleurs, selon Stéphane Sirot, historien spécialiste de la sociologie des grèves, la diffusion territoriale du mouvement, étonnante au regard des précédentes mobilisations beaucoup plus centralisée, pourrait être due au fait qu'une partie des Gilets jaunes manifestent aujourd'hui contre les retraites.

Pour rappel, le mouvement des Gilets jaunes avait entraîné le blocage de centaines de points routiers, certains pendant plusieurs mois. Non structuré et spontané, il n'était pas syndicalisé.

Olivia Bugault