"J'ai envoyé plus de 900 CV": Olivier Dussopt interpellé sur le retour à l'emploi des seniors
"Les entreprises doivent changer de regard sur les seniors." Invité exceptionnel du "Forum BFMTV" ce jeudi soir, Olivier Dussopt a répondu aux questions des Français sur le projet de réforme des retraites du gouvernement.
Parmi les différents témoignages recueillis au cours de l'émission, le ministre du Travail a été interpellé par Patrick, 55 ans, demandeur d'emploi depuis un an.
"J’ai envoyé plus de 900 CV et lettres de motivation. En un an, j’ai été 9-10 fois en finale et à chaque fois l'entreprise a privilégié un profil plus junior", a confié l'ancien cadre supérieur, directeur commercial dans le privé.
Aujourd'hui, il touche 1600 euros, doit vendre sa maison et se dit confronté à la "précarité" avec son crédit, sa fille de 8 ans, l'électricité à payer... "La vie de tout le monde."
Un index pour le recrutement des seniors
Face à l'inquiétude de Patrick de se "retrouver au même stade qu'un jeune qui sort d'école", Olivier Dussopt a assuré qu'un index pour mesurer l’implication des entreprises dans le recrutement et le maintien des seniors dans l’entreprise allait être créé dans cette réforme des retraites.
"Les entreprises qui ne jouent pas le jeu et ne sont pas transparentes seront sanctionnées financièrement. Et celles qui n’ont pas de résultats suffisamment intéressants seront obligées de négocier un accord", a-t-il assuré.
Le ministre du Travail a tenu à rappeler que cet index allait être créé en fonction des échanges entre le gouvernement et les partenaires sociaux.
Mais la problématique de l'emploi des seniors ne sera pas uniquement traitée au sein de la réforme des retraites, selon Olivier Dussopt. Il a annoncé qu'il portera, aux mois de mars et avril prochains, un projet de loi pour faire en sorte que cette reprise d’emploi soit à la fois intéressante pour les entreprises et les seniors.
En d'autres termes, le ministre espère que les seniors, habitués à des salaires élevés grâce à l'ancienneté acquise dans leurs précédentes entreprises, accepteront des salaires "un peu inférieurs" pour être, dans le même temps, "indemnisés et compensés" via des aides.