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Grève reconductible: ces secteurs que les syndicats espèrent bloquer pour plusieurs jours

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Des appels à la grève reconductible ont été lancés dans plusieurs secteurs stratégiques, comme les raffineries et les transports. Mais difficile de savoir s'ils seront suivis ou non.

Vers une "semaine noire"? La prochaine mobilisation contre la réforme des retraites pourrait bien se prolonger au-delà du mardi 7 mars. "On passe à la vitesse supérieure", a prévenu le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

Dans le viseur: des grèves reconductibles pour durcir le mouvement, après avoir égrené les journées de mobilisations depuis le début de l'année. Mais, si certaines fédérations syndicales ont déjà annoncé des initiatives dans ce sens, difficile d'anticiper l'ampleur du mouvement sur plusieurs jours.

Les premiers signaux seront cependant vite donnés, dès mardi soir ou mercredi matin, au lendemain de la journée de mobilisation générale, pour voir si les appels à la grève reconductible seront concrètement suivis dans les secteurs stratégiques. Les fédérations interrogeront en effet leurs adhérents chaque soir pour déterminer s'ils veulent poursuivre ou non le mouvement le lendemain.

À la SNCF et à la RATP, tous les syndicats ont déjà appelé à une grève reconductible à partir de ce mardi, augurant de fortes perturbations dans les transports. D'autant que le 7 mars s'annonce comme l'une des journées les plus suivies depuis le début du mouvement. "Les choses ne s'arrêteront sûrement pas le soir du 7 mars ou le matin du 8 mars", avait déjà estimé le ministre des Transports, Clément Beaune. Les syndicats de la SNCF feront également un bilan de la mobilisation générale en fin de semaine, avant de décider des suites de leur propre mobilisation.

Routiers et éboueurs

Du côté de l'énergie, la CGT a évoqué des coupures ciblées, des blocages ou encore et des opérations "Robin des bois". Le syndicat a également appelé à la grève reconductible dans les raffineries – certains automobilistes ont pris les devants dans les stations-essence, craignant des pénuries de carburants, même si les distributeurs se montrent rassurants sur leur capacité à alimenter les stations-service. Les grévistes comptent, dans un premier temps, bloquer les expéditions des raffineries vers les dépôts, sans arrêter les raffineries.

La situation, cette fois-ci, pourrait aussi se compliquer sur certaines routes. Les transporteurs routiers se mobilisent en opérant des barrages filtrants pour ralentir la circulation, notamment celle des poids-lourds. Des ralentissements ont été observés dès ce lundi près de Lille ou de Rouen. Mais tous les syndicats ne sont pas sur la même ligne: la FNTL FO-UNCP veut tenir le mouvement sur plusieurs jours, au contraire du syndicat majoritaire FGTE-CFDT qui n'appelle, à l'heure actuelle, qu'à se mobiliser que le mardi 7 mars.

Nouveaux arrivants dans le mouvement, les éboueurs pourraient aussi entrer dans une grève reconductible à partir du 7 mars à l'initiative de la CGT – la centrale syndicale est notamment majoritaire à Paris. D'autres secteurs seront également à scruter dans les prochains jours, comme le bâtiment, le commerce ou le transport aérien.

Jérémy Bruno Journaliste BFMTV