"C'est notre seul moyen de pression": un éboueur explique pourquoi les déchets ne sont pas ramassés à Paris

L’éboueur star de TikTok, Ludovic Franceschet, était l’invité de BFMTV lundi soir. Il a justifé les grèves de ses collègues contre la réforme des retraites dans de nombreuses villes de France ces derniers jours.

Plus de 5600 tonnes de déchets se sont accumulées depuis début mars dans les rues de Paris à cause de la grève des éboueurs. Ces derniers s'opposent vivement à la réforme des retraites, qui va les faire travailler deux ans de plus.

"Ça me fait mal au cœur, mais ne pas ramasser les déchets, c'est notre seul moyen de pression", affirme Ludovic Franceschet sur BFMTV.

Déjà la semaine dernière, cet éboueur star de TikTok avait expliqué sur notre plateau ne pas pouvoir faire grève tous les jours, disant se mobiliser "en dents de scie."

Depuis le début du mouvement social contre la réforme des retraites, il dit s'être déclaré gréviste trois jours. Résultat: "225 euros" vont manquer fin mars. "Certes ça va piquer à la fin du mois, mais je trouverai le moyen de payer mes factures. Parce qu'il ne faut pas lâcher", dit-il pourtant au micro de BFMTV.

"C'est important ce qu'il se passe là. C'est l'avenir qu'on voit", assure-t-il.

Des conditions de travail exécrables

"La situation est intenable pour le moment, c'est vrai. Mais ça va être intenable à l'avenir", si la réforme passe, explique Ludovic Franceschet. "J'ai 47 ans, j'ai les doigts qui sont engourdis, j'ai les fourmis dans les chevilles, on respire des produits toxiques. On a des bacs de 600 litres à tirer... c'est énorme!" dit-il. "Deux ans en plus, vous imaginez? (...) ce n'est pas possible."

"J'ai l'impression qu'on est en train de nous préparer à travailler en déambulateur", ironise l'éboueur.

Aujourd'hui, lui et ses collègues, s'ils ont cotisé suffisamment, peuvent partir à partir de 57 ans. Si la réforme est votée puis appliquée, il faudra travailler deux ans de plus: l'âge de départ minimum sera repoussé à 59 ans. "Ce n'est pas possible", martèle Ludovic Franceschet.

Ariel Guez