Agriculture: l'alliance FNSEA/JA promet une mobilisation "jusque mi-décembre"

L'alliance syndicale majoritaire FNSEA/JA a annoncé mercredi que la mobilisation des agriculteurs allait "durer jusque mi-décembre", avec des manifestations ponctuelles dans les départements, pour dénoncer des traités de libre-échange, les "contraintes" imposées aux agriculteurs et demander un soutien sur "la question du revenu". Cette mobilisation, qui débutera lundi devant les préfectures et sur des ronds-points, devra être "responsable", sans violence, et cesser à la mi-décembre pour "ne pas prendre en otage la période de Noël, une période de consommation de nos produits", a déclaré le président de la FNSEA Arnaud Rousseau lors d'une conférence de presse. La mobilisation pourra repartir si besoin "en janvier", a-t-il précisé.
"Notre objectif n'est pas d'ennuyer les Français (...), ni les bloquer, encore moins de les affamer comme on a pu entendre d'un certain nombre d'autres syndicats agricoles", a-t-il souligné, en référence aux appels de certains responsables de la Coordination rurale (2e syndicat agricole en France) qui ont proposé ces derniers jours d'"encercler" ou d'"affamer" certaines métropoles comme Toulouse ou Paris.
Alors que les syndicats majoritaires avaient l'an dernier bloqué la circulation sur de grands axes routiers, ils n'envisagent pas pour l'instant de cibler les autoroutes.
Des réformes trop lentes et encore invisibles
Moins d'un an après un mouvement d'ampleur historique, ils estiment qu'en dépit d'aides d'urgences et d'annonces du gouvernement, le compte n'y est pas : les réformes sont selon eux trop lentes et encore invisibles dans les cours de fermes. "Pour nous, l'objectif, c'est de faire pression sur les pouvoirs publics pour faire en sorte que nos revendications autour de la dignité de notre métier, autour de la question du revenu, autour de la question de la simplification de notre vie au quotidien et finalement autour de la promotion de la souveraineté alimentaire soient entendues", a expliqué Arnaud Rousseau.
Le président de la FNSEA a présenté "quatre urgences" : soutenir la trésorerie des exploitations, mettre en place d'urgence des mesures de simplification, défendre la souveraineté alimentaire française et européenne - contre des accords de libre-échange comme celui en discussion avec les pays du Mercosur - et enfin "donner un avenir à l'agriculture", en mettant en place les conditions pour attirer les jeunes.