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Retraites: Sophie Binet accuse le patronat et le gouvernement d'avoir "enterré le conclave"

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Invitée de la matinale de RTL, la secrétaire générale de la CGT ne ferme pas la porte à de nouvelles discussions mais dont le sujet central serait le financement de l'abrogation de la dernière réforme des retraites.

Sophie Binet pointe du doigt le gouvernement et le patronat dans l'échec du conclave sur les retraites. "Le patronat et le gouvernement ont enterré le conclave, a estimé au micro de RTL la secrétaire générale de la CGT. Pour que ces discussions soient efficaces, il faut que le sujet soit clairement défini, c'est-à-dire comment on finance l'abrogation de la réforme des retraites, et la démocratie doit trancher donc les députés doivent avoir la main."

"C'est le gouvernement et le patronat qui ont torpillé le conclave. Nous disons depuis le début que le cadre est boîteux [...] On ne peut pas mentir aux salariés et ce n'est pas dans ce cadre qu'on peut gagner l'abrogation."

La représentante syndicale accuse le gouvernement de tout faire "pour nous mettre des bâtons dans les roues" en ayant d'abord refusé de bloquer la réforme Borne puis en ayant mal cadré les concertations entre partenaires sociaux. Enfin, Sophie Binet considère que la goutte d'eau qui a fait déborder le vase a été la récente prise de position de François Bayrou qui a "trahi sa parole" en estimant qu'il y avait finalement un tabou dans le cadre des discussions, à savoir le retour de l'âge de départ à 62 ans, "alors que c'est la question centrale".

Opposition au Medef sur le sujet des discussions

Malgré le retrait de la CGT, Sophie Binet ne ferme pas la porte à de nouvelles discussions, "pourquoi pas" sans le gouvernement comme le suggèrent la CFDT et le Medef. "La question, c'est le sujet, rappelle-t-elle. On sent que le patron du Medef est prêt à parler de tout sauf de l'abrogation de la réforme des retraites et du retour de l'âge de départ à 62 ans [...] Il veut baisser les salaires et augmenter les impôts. C'est totalement indécent dans le contexte actuel. On a un patronat qui passe son temps à faire les poches des salariés et des retraités et les dividendes explosent."

"Si on réouvre des discussions dont le sujet est l'abrogation de la réforme des retraites, évidemment que la CGT sera disponible."

La secrétaire générale cégétiste souhaite surtout faire fonctionner la démocratie en permettant au Parlement de voter une loi d'abrogation ou directement aux Français via un referendum. "Ce qui entâche cette réforme des retraites, c'est qu'elle n'a pas été votée par les parlementaires", déplore-t-elle, appelant désormais à la mobilisation des salariés "car seule la mobilisation permettra d'obtenir l'abrogation."

Timothée Talbi