Retraites: "on ne veut pas toucher à la réforme", assume l'ancien ministre des Comptes publics

Quel est le réel degré d'ouverture du gouvernement sur le devenir de la dernière réforme des retraites? Alors que le chef des sénateurs socialistes Patrick Kanner vient de demander une suspension de l'âge de départ à 64 ans pour une durée de six mois, les députés du groupe Ensemble pour la République (EPR) semblent bien moins enclin à modifier le texte. C'est en tout cas la position du parlementaire Thomas Cazenave. "Notre position est qu'on ne veut pas toucher à la réforme des retraites donc on n'a pas besoin d'aller chercher de ressources supplémentaires", a-t-il affirmé sur le plateau de TF1.
"On n'est pas favorable à une suspension. Quand vous suspendez, vous ne savez jamais quand vous redémarrez."
Concrètement, l'ancien ministre des Comptes publics (entre juillet 2023 et septembre dernier) souhaite que les formations politiques tel que le Parti socialiste proposent des solutions de financement en cas de modification de la réforme: "Est-ce qu'ils veulent la financer en supprimant les 10% d'abattement pour les retraités? Est-ce qu'ils financent en disant qu'il faut qu'une partie des retraités les plus riches fassent un effort?" Cette semaine, le secrétaire général du PS Olivier Faure a évoqué la possibilité d'un recours au fonds de réserve des retraites dont l'encours dépasse les 20 milliards d'euros. Mais il s'agit d'un "financement ponctuel" aux yeux de Thomas Cazenave.
"Ne pas dégrader la situation financière du régime"
Le député EPR de Gironde pose ainsi une condition non-négociable pour toucher à la réforme des retraites de 2023: "ne pas dégrader la situation financière du régime des retraites."
"Aujourd'hui, le régime est déjà dégradé et le président du conseil d'orientation des retraites a annoncé qu'il allait continuer à se dégrader, rappelle l'ancien membre du gouvernement. Donc ce serait irresponsable d'avoir un accord qui conduirait à dégrader la situation."
"On croit au régime par répartition et il faut le financer", poursuit Thomas Cazenave.
En cas de proposition de financement viable, Thomas Cazenave ouvre la porte à des améliorations sur certains aspects de la réforme comme la pénibilité, l'urgence étant selon lui de "sortir de l'instabilité et donner un budget à notre pays."