La femme de Carlos Ghosn en appelle à Emmanuel Macron

Carole Ghosn, l’épouse de l’ex-dirigeant de l’alliance Renault Nissan emprisonné au Japon depuis deux mois, a écrit un courrier au président français pour le prier de veiller à ce que Carlos Ghosn ait droit à un procès équitable, rapporte le JDD ce dimanche.

L’épouse de l’ex-patron de Renault-Nissan tombé en disgrâce a remis une lettre à l’Élysée le 10 janvier dernier, raconte le JDD ce dimanche. Carole Ghosn, deuxième femme de l’homme d’affaires aux trois nationalités (libanaise, brésilienne et française) et résident fiscal hollandais, y demande le soutien de l’État français à son époux, incarcéré au Japon depuis deux mois.

Dans ce courrier, elle appelle Emmanuel Macron à "s’assurer de la détermination de la République française à garantir à ses ressortissants un procès équitable". Elle n’avait pas encore reçu de réponse de l’Élysée 10 jours après avoir remis sa missive.

Une cellule éclairée 24h/24

Carole Ghosn, 52 ans et d’origine libanaise comme son époux, se dit très préoccupée par la situation de son mari. Elle l’avait déjà décrite dans un long courrier à l’association humanitaire Human Rights Watch, écrivant que son mari logeait dans une cellule éclairée 24 heures sur 24, qu’il n’avait pas accès à ses médicaments, qu’il subissait des heures d’interrogatoire chaque jour.

Carlos Ghosn, ancien puissant patron de l’alliance Renault-Nissan, est accusé au Japon d’avoir fraudé le fisc, et d’avoir détourné des fonds de Nissan pour son bénéfice personnel. Il a été arrêté le 19 novembre dernier à Tokyo, et devrait rester incarcéré encore jusqu’au 10 mars.

Entre temps, il a été démis de ses fonctions de président du conseil d'administration de Nissan et de Mitsubishi. L’exécutif français l'a officiellement lâché cette semaine en réclamant qu’un successeur soit désigné à la tête du constructeur dont l’État est actionnaire à 15%. Carlos Ghosn devrait donc bientôt perdre son dernier titre, celui de PDG de Renault. 

Nina Godart