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Brexit: Emmanuel Macron et l'UE croient encore à un accord

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Emmanuel Macron a estimé possible lundi "d'avancer" vers un accord entre l'UE et la Grande-Bretagne sur le Brexit au lendemain de l'échec de discussions pour aboutir à un accord à présenter au prochain Conseil européen.

L'Union européenne comme le Royaume-Uni ont dit lundi croire encore possible de parvenir à un accord de divorce sur le Brexit malgré l'échec la veille de discussions qui devaient aboutir à une proposition d'accord en vue du conseil européen qui démarre mercredi.

"Je crois dans l'intelligence collective, je crois qu'on peut avancer", a déclaré le président français, interrogé sur la possibilité d'un accord d'ici la fin de l'année en dépit d'un échec des négociations à Bruxelles. Mais il a aussi rappelé que la France était "prête et préparée à tous les scénarios", y compris donc celui d'une absence d'accord avant la sortie effective du Royaume-Uni de l'Union européenne qui débutera fin mars 2019.

"Je continue de penser qu'un accord négocié est ce qu'il y a de mieux pour le Royaume-Uni et l'UE, je continue de croire qu'un tel accord est réalisable", a de son côté déclaré la Première ministre britannique, Theresa May, devant la Chambre des Communes à Londres, à un peu plus de cinq mois de la date de sortie, le 29 mars. 

"Nous ne pouvons pas laisser ce désaccord faire dérailler les perspectives d'un bon accord et nous laisser avec le résultat du non-accord que personne ne veut", a ajouté la dirigeante britannique, en référence à la question de la frontière irlandaise, sur laquelle buttent toujours les négociations.

"La casse du Royaume-Uni ou son asservissement"

Lors d'une rencontre avec des industriels à Berlin, la chancelière allemande, Angela Merkel, s'est voulue confiante, tout en soulignant la nécessité de préparer un potentiel échec des négociations. "Malheureusement, nous devons actuellement nous préparer à divers scénarios (...) Nous ne devons pas nous mettre la tête dans le sable et dire +tout finira par s'arranger+", a-t-elle averti.

"Nous avions bon espoir de sceller un accord de sortie mais, à l'heure actuelle, cela semble plus difficile en raison des problèmes qui entourent la question de l'Irlande et de l'Irlande du Nord. Nous voulons tous maintenir à l'avenir l'accord du Vendredi Saint, qui garantit l'absence de contrôles aux frontières entre les entités irlandaises", a-t-elle expliqué.

Le petit parti d'Irlande du Nord DUP, dont les dix députés sont nécessaires à Theresa May pour disposer d'une majorité absolue au Parlement et qui refuse tout statut spécial pour la province britannique, complique les arbitrages que Mme May va devoir faire.

"Je ne vois pas quel accord obtiendrait la majorité" lors d'un vote au Parlement, a déclaré lundi le porte-parole du DUP sur le Brexit, Sammy Wilson, au journal Belfast Newsletter. "Donc il est probablement inévitable que nous aboutissions à un scénario sans accord", a-t-il affirmé.

Chef de file des conservateurs partisans d'un Brexit dur, l'ancien ministre des Affaires étrangères, Boris Johnson, a dénoncé les propositions de l'UE comme "un choix entre la casse du Royaume-Uni ou son asservissement" et a prôné de les "rejeter maintenant".

"Aux Britanniques de trancher"

Le porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a souligné que l'UE travaillait "dur pour un accord". "Mais notre travail de préparatifs en vue de toutes les éventualités se poursuit et s'intensifie" pour le cas d'une absence d'accord.

Les dirigeants des 27 partenaires du Royaume-Uni doivent décider de la marche à suivre lors d'un dîner de travail mercredi, auquel la participation de Mme May n'est pas encore confirmée.

Il est probable qu'ils délivreront un double message: les négociations se poursuivent mais l'UE doit se préparer à l'hypothèse d'une séparation sans accord, "non parce qu'un accord ne serait plus possible mais parce que le compte à rebours est engagé", a confié à l'AFP un négociateur européen.

Le chef de la diplomatie espagnole, Josep Borell, s'est voulu confiant lundi. "Rien ne va se passer avant le sommet. Nous n'aurons pas d'accord cette semaine, mais il ne faut pas dramatiser. Il reste encore du temps. Nous avons encore un mois", a-t-il déclaré.

Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a, lui, dit s'attendre à un accord plutôt en novembre ou en décembre.

Un sommet européen extraordinaire consacré aux négociations est envisagé à la mi-novembre. 

"Nous sommes toujours ouverts au compromis mais il y a des fondamentaux sur lesquels un compromis n'est pas possible", a averti Leo Varadkar. Le dirigeant irlandais demande au Royaume-Uni de "faire en sorte qu'aucune frontière dure ne sera mise en place sur l'île d'Irlande", quel que soit le scénario du Brexit. Selon un négociateur, "les Britanniques n'ont pas été en mesure d'accepter" le dispositif négocié pour éviter une frontière. "Il y a un blocage à ce stade mais ce n'est pas définitif. Il appartient aux Britanniques de trancher", a-t-il averti.

Plus de graphiques sur le site de Statista.

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Brexit © Statista
F.B. avec AFP