BFM Business
Economie et Social

Livret A: la décision de la BCE ouvre la voie à une baisse du taux en février

placeholder video
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé jeudi une nouvelle baisse des taux d'intérêt, la seconde en l'espace de trois mois.

Les épargnants devront bientôt tirer une croix sur la rémunération à 3% du Livret A. Jeudi, la Banque centrale européenne a annoncé sa décision de baisser pour la deuxième fois en trois mois ses taux d'un quart de point. Et cette décision aura des conséquences sur le placement préféré des Français dont le taux a été gelé à 3% jusqu'en février 2025 par Bruno Le Maire au lieu d'être révisé comme le prévoyait sa formule de calcul appliquée deux fois par an, en février donc et en août.

LEP, livret A ou assurance-vie : où placer ? - 16/01
LEP, livret A ou assurance-vie : où placer ? - 16/01
3:31

Les banques commerciales détiennent des liquidités sur des comptes à la BCE, rémunérés selon le taux de rémunération des dépôts de l'institution monétaire. Elles répercutent ces intérêts sur les comptes de leurs clients. Les épargnants ont donc été les grands gagnants des hausses de taux menées entre 2022 et 2024. La rémunération du Livret A, produit d'épargne le plus populaire en France, est passée de 0,50% en 2022 à 3% actuellement. La baisse des taux pourrait ainsi les pénaliser.

L'inflation s'installe sous les 2%

Outre les décisions de politique monétaire de la Banque centrale européenne, le niveau de l'inflation oriente également le taux du Livret A : lorsqu'elle baisse comme c'est le cas actuellement, la rémunération du produit d'épargne évolue dans le même sens. Reste donc à savoir quel sera l'ampleur de la révision à la baisse du taux du Livret A en février prochain.

Alors que l'inflation devrait rester sous les 2% jusqu'à la fin de l'année selon l'Insee et même s'établir à 1,6% sur un an au mois de décembre, de nouvelles réunions de la BCE sont prévues en octobre et décembre et pourraient aboutir à de nouvelles baisses des taux directeurs. Autant de facteurs qui pourraient donc influer sur le prochain taux de rémunération du produit d'épargne.

Dans Les Echos, le directeur du Cercle de l'épargne Philippe Crevel parie sur un intervalle situé entre 2,7 et 3% : "Ce sera pour le nouveau gouvernement une occasion de relancer la consommation, un taux à 3 % aurait par ailleurs un coût pour les banques." De son côté, le directeur des études économiques à l'IESEG Eric Dior mise plutôt sur une baisse davantage contenue, autour de 2,9%, arguant que "Christine Lagarde a prévenu que l'inflation pourrait remonter fin 2024". Le 1er août dernier, le livret d'épargne populaire a déjà perdu un point de pourcentage de rendement, dans la foulée du premier assouplissement monétaire de la BCE, avec un taux ramené de 5% à 4%.

Timothée Talbi avec AFP