L'Insee anticipe un ralentissement de l'inflation plus fort que prévu d'ici à la fin de l'année

Le recul de l'inflation devrait se confirmer dans les prochains mois. Après être passée sous les 2% sur un an au mois d'août, une première depuis trois ans, l'Insee anticipe qu'elle restera sous l'objectif jusqu'à la fin de l'année. L'Institut national de la statistique et des études économiques prévoit même qu'elle ralentira à +1,6% sur un an en décembre. "Sous ces hypothèses, une revalorisation automatique du Smic d'ici à la fin de l’année apparaît très incertaine", précise l'Insee.
Ce ralentissement de l'inflation s'explique par le repli des postes qui ont largement contribué à la flambée du niveau des prix au cours des dernières années. À commencer par l'énergie dont la progression des prix sur un an devrait se situer sous la barre des 1% grâce notamment à une faible demande chinoise qui tire les cours du pétrole vers le bas malgré les tensions au Proche-Orient: l'Insee prévoit ainsi un baril à 78 dollars jusqu'à la fin de l'année.
Du côté de l'inflation alimentaire, elle devrait se maintenir autour de 0,5% d'ici à la fin de l'année. Comme depuis quelques mois, ce sont désormais les services qui soutiennent largement la hausse des prix en raison de la répercussion des hausses de salaires passées. En août dernier, l'inflation des prix des services dépassait les 3% sur un an, mais elle devrait ralentir à +2,4% lors du dernier mois de l'année.
Une croissance 2024 attendue à 1,1%, comme en 2023
Malgré ce recul marqué de l'inflation sur le second semestre, synonyme d'amélioration du pouvoir d'achat, la consommation ne devrait connaître qu'une reprise modérée. Alors qu'elle est quasi-nulle dans le périmètre alimentaire, les achats ont par exemple diminué de 1,6% au printemps. Comme anticipé dans la note de conjoncture de juillet, la consommation des ménages va rebondir au troisième trimestre grâce à l'effet des Jeux puis marquer le pas en fin d'année par contrecoup.
Pour autant, l'Insee prévoit "une légère embellie sur le front de la consommation" dans les prochains mois: "la confiance des ménages, bien que toujours en deçà de sa moyenne de long terme, se redresse depuis mi-2022, le climat des affaires dans l’industrie agro-alimentaire s’améliore nettement, signe d’une reprise possible de la consommation alimentaire, et les entrepreneurs de l’hébergement-restauration sont optimistes sur leurs perspectives de demande."
En ce qui concerne la croissance pour l'année 2024, l'Insee maintient ses prévisions de juillet: le PIB progresserait de 1,1%, comme en 2023, mais plusieurs ce scénario peut être perturbé par plusieurs aléas alors que cette croissance reste principalement alimentée par les dépenses publiques et le commerce extérieur. L'Institut national de la statistique et des études économiques cite ainsi la reprise de l'économie allemande qui tarde à survenir, la situation politique qui continue de générer de l'incertitude malgré la récente nomination de Michel Barnier à Matignon ou encore l'orientation budgétaire à court terme qui doit toujours être précisée.