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"Les sacrifices pour le monde du travail, ça suffit!": huit syndicats lancent une pétition pour l'abandon des mesures budgétaires de François Bayrou

Sophie Binet (CGT), Marylise Léon (CFDT) et Frédéric Souillot (FO) le 19 mars 2024 à Paris

Sophie Binet (CGT), Marylise Léon (CFDT) et Frédéric Souillot (FO) le 19 mars 2024 à Paris - Bertrand GUAY / AFP

Une semaine à peine après la présentation du plan de redressement des finances publiques du Premier ministre François Bayrou, huit syndicats ont lancé une pétition, ce mardi 22 juillet, pour exiger l'abandon des mesures budgétaires annoncées.

La pilule ne passe pas. Remontés à bloc contre le plan de redressement des finances publiques présenté la semaine dernière par le Premier ministre François Bayrou, huit syndicats - CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires ont lancé ce mardi 22 juillet une pétition pour "exiger l'abandon immédiat" des mesures budgétaires annoncées, prévoyant notamment la suppression de deux jours fériés pour atteindre 43,8 milliards d'euros d'économies.

Mise en ligne sur la plateforme Change.org en début d'après-midi, aux alentours de 14 heures ce mardi, la pétition recueille déjà près de 1.200 signatures à l'heure où nous écrivons ces lignes.

"Le gouvernement (Bayrou) a choisi de faire payer les travailleuses et les travailleurs, les précaires, les retraités, les malades", écrivent l'ensemble des organisations syndicales dans un rare communiqué commun accompagnant la pétition publiée sur le site Change.org.

L'intersyndicale dénonce "la suppression de deux jours fériés, (les) coupes dans les services publics, la remise en cause du droit du travail, une énième réforme de l'assurance chômage, le gel des prestations sociales et celui des salaires des fonctionnaires comme des contractuels, la désindexation des pensions de retraites, le doublement des franchises médicales, la remise en cause de la 5e semaine de congés payés...".

Reprenant les propos tenus par la leader de la CFDT Marylise Léon la semaine dernière, les huit syndicats appellent ainsi "à refuser ce musée des horreurs, à défendre ensemble notre modèle social et la dignité au travail. Ce que nous attendons, c'est un projet respectueux pour le pays, porteur d'espoir et de justice".

Le Premier ministre, François Bayrou, a proposé le 15 juillet la suppression de deux nouveaux jours fériés, citant "comme exemple" le "lundi de Pâques" et le "8 mai", et une nouvelle réforme de l'assurance chômage négociée par les partenaires sociaux pour participer à l'effort budgétaire. "Il faut travailler plus, il faut que toute la Nation travaille plus pour produire et (...) pour que la situation de la France s'améliore", a défendu le chef du gouvernement lors d'une conférence de presse.

Mais pour les syndicats, il n'est "pas question que ce soient encore les travailleuses et travailleurs, les demandeurs d'emploi, les jeunes et les retraités qui payent la facture, à la fois financièrement, mais aussi dans une flexibilité encore intensifiée!".

Mettre à contribution les plus hauts revenus

Ils estiment que le gouvernement doit privilégier "des solutions qui intègrent les plus hauts revenus comme la contribution des entreprises", pointant notamment "211 milliards d'euros d'aides publiques" versées aux entreprises "sans transparence, ni évaluation" ou sans objectifs "en matière d'emploi". Ils réclament également "de la justice fiscale concernant les hauts revenus qui échappent à toute contribution réelle".

Caroline Robin avec AFP