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Le patron du Medef veut que "les chômeurs soient indemnisés moins longtemps" quand il y a de l'emploi

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Invité sur BFM Business, le président du Medef a soutenu le projet de réforme du gouvernement et appelle à s'inspirer du Canada pour moduler la durée d'indemnisation des chômeurs en fonction du niveau d'activité.

Objectif plein emploi. La Première ministre l'a annoncé ce lundi lors de son discours inaugural à la REF 2022, l'université d'été du Medef. Le gouvernement prépare une nouvelle réforme de l'assurance-chômage qui devrait être présentée dans les prochaines semaines par le ministre du Travail Olivier Dussopt. Les nouvelles règles devraient prévoir une modulation des indemnités en fonction de la santé du marché de l'emploi.

Une réforme qui a le soutien du président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux.

"Ce qu'il faut comprendre c'est qu'on a un système qui date de 1958 et qui dans un certain nombre de cas n'incite pas quand le marché est favorable à reprendre un emploi. Parce que tout simplement il y a des cas -et ce n'est pas stigmatiser les chômeurs que de dire ça- où ne pas travailler ou travailler en alternance avec des périodes de non travail est plus intéressant financièrement [...] qu'aller travailler", a commenté sur BFM Business le patron des patrons.

Si plusieurs pistes sont sur la table, le président du Medef ne serait pas défavorable à une modulation de la durée d'indemnisation en fonction de la conjoncture.

"On pousse le gouvernement pour faire cette réforme qui s'inspire de ce qui se passe dans d'autres pays, notamment le Canada, où la durée d'indemnisation peut varier en fonction du nombre d'emplois disponibles, précise Geoffroy Roux de Bézieux. Tout le monde peut comprendre que quand il y a beaucoup d'emplois disponibles -ce qui est le cas en ce moment- les chômeurs soient indemnisés moins longtemps."

"Pas le même diagnostic avec Laurent Berger"

Une réforme qui devrait donner lieu à une concertation avec les partenaires sociaux plutôt qu'à une négociation. Autrement dit, les marges de manoeuvres seront limitées pour les syndicats. Ce que le président du Medef juge logique.

"On sait déjà qu'on n'a pas le même diagnostic notamment avec la CFDT et on n'arrivera pas à conclure sur ce sujet-là, assure Geoffroy Roux de Bézieux. Ça ne sert à rien de mettre les partenaires sociaux dans une impasse pendant trois mois. Laurent Berger fait le même diagnostic [...]. Quand on a une chance de trouver un accord on discute, quand on sait à l'avance que les positions sont diamétralement opposées, ça ne sert à rien de faire semblant d'ouvrir une négociation."

La réforme est jugée prioritaire par le président du Medef par rapport même à celle des retraites.

"Il faut faire la réforme des retraites, on a besoin de travail dans ce pays, reconnaît-il. Mais c'est une question de priorité [...]. On ne met pas le pied sur le frein sur les retraites. La réforme qui aura le plus d'impact immédiat sur l'économie, qui créera de la quantité de travail donc de la richesse c'est celle de l'assurance chômage."
Frédéric Bianchi
https://twitter.com/FredericBianchi Frédéric Bianchi Journaliste BFM Éco