Le patron de la CPME va se rendre à Matignon et pense pouvoir "trouver un accord" sur la question clé qui a achoppé avec les syndicats

"La CPME sera au rendez-vous à Matignon pour aider à trouver une voie de passage", a indiqué Amir Reza-Tofighi, le président de la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), invité de BFM Business à l'occasion du salon Impact PME, ce mardi 24 juin, alors que François Bayrou a convié les partenaires sociaux à Matignon.
"Je pense qu'on peut trouver un accord" si le débat sur la pénibilité finit par être denoué, a ajouté le patron de la CPME. Ce dernier a tenté un coup médiatique lundi après-midi, en onvoquant une conférence de presse avec Patrick Martin, le président du Medef, mal reçue par les syndicats qui ont accusé le patronat de "torpiller les négociations".
"Individualisation"
A ce stade, le principal point d'achoppement tourne en effet autour d'une reconnaissance de l'usure professionnelle. Le patronat propose un départ anticipé à la retraite en cas d'usure, mais seulement sur avis médical. Insuffisant pour les syndicats, qui veulent une automaticité sur la question et fustigent autant le fond que la forme.
"La CPME souhaite individualiser les départs en fonction de l'état de santé de la persionne" a expliqué Amir Reza-Tofighi sur BFM Business, refusant que "toutes les personnes qui ont fait un métier (donné, ndlr) partent à un certain âge".
"On va devoir travailler plus. Mais (...) il faut que ceux qui ont des métiers pénibles puissent partir avant", a toutefois poursuivi le patron de la CPME, insistant sur la nécessité de développer la "prévention".
Interrogé sur la responsabilité sur l'échec du conclave, Amir Reza-Tofighi "ne cible personne" et continue de penser "que ce n'est pas encore un échec". "On peut trouver une solution pour en sortir par le haut", a-t-il ajouté.
Il a également rappelé que les partenaires sociaux souhaitaient reprendre la gouvernance du régime des retraites du privé, comme c'est le cas pour les retraites complémentaires (Agirc-Arrco).
Cela "permettrait qu'on équilibre en permanence notre système de retraite pour ne pas avoir des déficits et donc avoir une règle d'or", selon lui.
Sur l'instauration d'une part de capitalisation, sujet que la CPME "porte depuis des mois et des mois", "l'ensemble des organisations" disent à présent "que c'est un sujet intéressant", a-t-il assuré.
Il a enfin affirmé que la relation entre la CPME et le Medef avait "toujours été bonne", même s'ils peuvent avoir "des idées différentes" dans la discussion.