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Plus on attend, plus c'est "douloureux": François Villeroy de Galhau salue le plan Bayrou et rappelle "qu'il n'y a pas de solution facile"

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Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau souligne qu'"il n'y a pas aujourd'hui de solution facile sans effort" pour redresser les finances publiques.

François Bayrou reçoit au moins le feu vert du gouverneur de la Banque de France. Alors que le plan de redressement des finances publiques présenté par le Premier ministre a été critiqué de tous bords politiques, François Villeroy de Galhau a considéré, ce jeudi 17 juillet, que "l'orientation générale paraît aller dans une bonne direction pour maîtriser enfin notre dette publique".

Et ce, "tout en préservant la croissance par la réduction de l'incertitude budgétaire et certaines pistes de réforme de fond", a-t-il précisé lors de la présentation d'un rapport de son institution sur l'épargne réglementée.

"Il n'y a pas aujourd'hui de solution facile, sans effort, au problème du déficit français très excessif, mais plus notre pays attendrait pour s'y attaquer, plus le traitement serait douloureux", a poursuivi le gouverneur de la Banque de France.

Pour rappel, le plan de redressement des finances publiques dévoilé par le locataire de Matignon mardi 15 juillet prévoit pas moins de 43,8 milliards d'euros d'économies en 2026. Près de la moitié de l'effort budgétaire total, précisément 20,8 milliards d'euros, est d'abord permis par la maîtrise "durable" de la "dépense publique" d'après le plan communiqué par le gouvernement. De cette manière, le chef du gouvernement espère réduire le déficit public de la France à 4,6% du produit intérieur brut (PIB) l'année prochaine.

"Deux impératifs d'intérêt national"

Année blanche pour les prestations sociales et le le barème d'imposition sur le revenu, moindres remboursements des médicaments et consultations médicales, suppression de deux jours fériés ou encore non-remplacement de postes dans la fonction publique... Si ce projet de budget est voté par le Parlement cet automne, il faudra se serrer la ceinture dans tous les domaines, mis à part la défense, le président de la République Emmanuel Macron ayant promis une hausse du budget des Armées de 6,5 milliards d'euros en deux ans.

Il y a "deux impératifs d'intérêt national", d'après le gouverneur de la Banque de France. "Il faut, pour stabiliser enfin le poids de la dette par rapport au PIB, ramener le déficit à 3% d'ici 2029. Il faut pour cela, par un effort juste et partagé, stabiliser les dépenses publiques totales en volume - elles ne doivent pas augmenter plus que l'inflation", a-t-il dit.

Il n'empêche : alors que le plan Bayrou est critiqué de toutes parts, "beaucoup de ce qui a été annoncé mardi devra encore être précisé dans sa répartition, documenté dans ses économies et bien sûr démocratiquement discuté", a fait valoir François Villeroy de Galhau.

Caroline Robin avec AFP