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La ministre du Travail appelle à moins faire peser le financement de la protection sociale sur les salaires

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, à l'Élysée le 10 octobre 2024 à Paris

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, à l'Élysée le 10 octobre 2024 à Paris - Ludovic MARIN / AFP

Astrid Panosyan-Bouvet veut "réfléchir à diversifier le financement de la protection sociale" afin que ce dernier ne pèse moins sur le travail. Cela permettrait selon elle d'augmenter la compétitivité et les salaires.

Qui doit financer les retraites et la protection sociale et comment? La ministre du Travail plaide pour "diversifier le financement de la protection sociale", qui actuellement est financée en grande partie par les cotisations salariales et patronales.

"Le rapport de la Cour des comptes rappelle que les retraites sont financées à 66% sur les salaires", explique Astrid Panosyan-Bouvet sur franceinfo.

Selon elle, "ça se traduit par un coût du travail qui est très élevé et qui pose des sujets de compétitivité".

Elle appelle donc à "mieux financer la protection sociale pour qu’elle nuise moins et à la compétitivité des entreprises et aux salaires".

Une proposition également évoquée par le Medef. Son président a suggéré de s'interroger sur "le transfert d’une partie du coût de la protection sociale vers la fiscalité, la CSG, la TVA sociale". Côté syndicats, on propose d'étendre les cotisations aux revenus du capital. La secrétaire générale de la CGT propose ainsi de "soumettre à cotisation les dividendes".

Allègement de cotisations patronales

Astrid Panosyan-Bouvet est également revenue sur la fin des exonérations de cotisation sociales sur les hauts salaires votée dans le projet de loi de finances 2025.

"On n'avait pas d’autres choix que de prendre cette mesure", a-t-elle assuré.

Tout est question selon elle de coût du travail et de compétitivité. "Pour compenser cet écart entre le super brut et le net, ces 30 dernières années, les gouvernements de gauche comme de droite ont fait ce qu’on appelle des allégements généraux", explique-t-elle.

Il s'agit de ces allégements de cotisations patronales sur lesquelles le gouvernement revient partiellement. Leur coût pour la collectivité s'élève selon la ministre à "80 milliards d’euros aujourd'hui, bien plus que le budget de l'Éducation nationale, tout ça, c’est de l’argent public qu’on n'a plus".

"Il y a vraiment la nécessité de réfléchir à comment est ce qu’on finance mieux la protection sociale pour qu’elle nuise moins à la compétitivité des entreprises et aux salaires", conclut-elle.

Marine Cardot