"Je n'y vois que des avantages": la semaine de 4 jours convainc entreprises et salariés

La semaine de 4 jours est-elle une solution pour séduire les salariés et parvenir au plein emploi? En France, le phénomène prend de l'ampleur. De plus en plus d'entreprises proposent cette flexibilité à leurs salariés, y compris des grands groupes. C'est notamment le cas chez Accenture, le géant du conseil.
Plus de candidats, moins de turn-over
Il y a un peu plus d'un an, Accenture a décidé de proposer encore plus de flexibilité à ses salariés. Après le télétravail et les congés exceptionnels: la semaine répartie sur 4 jours ou 4 jours et demi. Rien n'est imposé. Le salarié est libre de choisir sa formule et d'en changer quand il le souhaite. Tout s'organise service par service. Une mesure proposée dans l'intérêt des salariés mais aussi de l'entreprise.
"Plus les salariés se sentent bien chez nous, mieux ils font leur travail", résume la DRH d'Accenture France, Jacqueline Haver Droeze.
Aujourd'hui, la direction n'y voit que des avantages, notamment au niveau des recrutements. "Des candidats viennent spontanément parce qu'ils ont entendu parler de ces mesures", explique la DRH. Autre effet positif: les salariés sont visiblement moins tentés d'aller voir ailleurs, puisque contrairement à beaucoup d'entreprises, chez Accenture, le turn-over est moins important qu'avant la crise du Covid.
10% des salariés ont opté pour les 4 jours
Au total sur les 10.000 salariés d'Accenture en France, 1 sur 10 a opté pour la semaine flexible. Parmi eux, Nadia, consultante et mère de deux enfants, n'a "pas du tout hésité" et travaille désormais sur 4 jours et demi. Elle travaille certes une heure de plus par jour mais, pour elle, c'est quasiment indolore. "Moi je n'y vois que des avantages puisque je garde 100% de mon salaire et j'ai l'impression finalement de travailler à 90%", assure-t-elle.
Au contraire même, en arrivant dès 8h, elle peut mieux se concentrer sur son travail avant le rush de la journée. En contrepartie, elle bénéficie d'une demi-journée, soit le mercredi après-midi "pour les activités extra-scolaires de [ses] enfants", soit le vendredi après-midi pour gérer "les rendez-vous médicaux, les courses et, en tant que maman, ça me permet d'avoir un week-end 100% consacrés à ma vie de famille".
Et pour elle pas de doute : c'est un argument qui l'incite à rester chez son employeur.
"Peut-être que je pourrais gagner plus ailleurs mais le temps passé avec mes enfants, je ne peux pas l'acheter", explique Nadia, qui ajoute avoir trouvé un meilleur "équilibre entre vie pro et vie perso".
"La semaine flexible c'est un gros avantage, comme le télétravail, et j'estime que ça devrait être le package minimum pour d'autres sociétés si je devais changer", affirme la salariée.
Une solution qui ne séduit pas que les jeunes
Pour la DRH, Jacqueline Haver Droeze, toute la réussite de la mesure repose sur le fait que rien n'est imposé. "C'est un droit, pas une obligation", souligne-t-elle. De fait, seule une minorité de salariés d'ailleurs a pour l'instant opté pour cette organisation du temps de travail qui ne correspond visiblement pas à tout le monde.
En revanche et contrairement aux idées reçues, cela ne séduit pas que les salariés les plus jeunes. Les plus âgés, eux aussi, apprécient de mieux concilier leur vie professionnelle et personnelle. Certes, il est plus facile de proposer cette mesure dans le conseil qu'ailleurs.
"On est pas à l'usine, ni dans un restaurant. Nous, on peut travailler un peu partout", reconnaît la DRH.
Mais pour elle, avec un peu d'inventivité, cette mesure peut malgré tout se mettre en place ailleurs.