"Je n'ai jamais tenu compte d'affiliations politiques passées": critiqué par des magistrats de la Cour des comptes, Pierre Moscovici défend son "indépendance" et "impartialité"

Le Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a tancé jeudi "une poignée de magistrats" de la juridiction qui avaient critiqué selon lui mensongèrement sa gouvernance par voie de presse durant l'été, se défendant de tout parti pris politique dans sa gestion. En juillet, Le Monde avait fait état du mécontentement de magistrats dont le report du départ à la retraite avait été rejeté. Ils dénonçaient dans le journal "des décisions arbitraires et discrétionnaires" ainsi qu'une gouvernance "très politique" par l'ancien homme politique socialiste.
Pierre Moscovici avait également répondu en juillet à des critiques sur la nomination de Najat Vallaud-Belkacem, ex-ministre socialiste de l'Education nationale, en tant que conseiller maître de la Cour - qui faisait partie des nouveaux venus installés jeudi - assurant que la procédure de recrutement avait été "parfaitement objective".
"Ces magistrats s'arrogent le droit de parler au nom des autres"
Evoquant jeudi "la responsabilité" qu'implique "la confiance des concitoyens" dans la Cour, lors de l'audience solennelle de rentrée, Pierre Moscovici a déploré que "cette responsabilité-là, (...) une poignée de magistrats, anonymes, pas pour autant inconnus, l'aient oubliée, en alimentant avant la pause estivale une véritable campagne de presse indigne". "Ces magistrats, je le sais, sont ultra-minoritaires mais ils s'arrogent le droit de parler au nom des autres. C'est peu dire qu'ils nous dépeignent d'une façon un peu étrange", s'est-il offusqué.
"D'après ces magistrats, vous seriez (...) sous la houlette d'un Premier président qui biaiserait les recrutements par le truchement d'une commission d'intégration dont il aurait choisi tous les membres", a-t-il développé.
"D'après ces magistrats toujours, notre institution serait déformée dans sa composition par une charte de la diversité qui privilégierait certains profils (...) La Cour serait devenue sans le savoir un temple du wokisme et de la discrimination positive", a-t-il poursuivi. "D'après eux, nous serions une maison où l'avancement des magistrats se ferait désormais en fonction de leur engagement politique", a-t-il encore dit.
Pierre Moscovici a défendu son "indépendance" et "impartialité" comme Premier président de la Cour des comptes, où il a été nommé en 2020 et où son mandat s'achève en septembre 2026. "Je n'ai jamais, en cinq ans, tenu compte d'affiliations politiques passées", "j'ai toujours privilégié les compétences, l'engagement, les capacités managériales", a-t-il insisté, voyant dans les "mensonges" de ces magistrats "une faute", "une irresponsabilité majeure".