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Il n'y aura pas de réforme des droits de succession

Emmanuel Macron a désavoué le patron de LREM Christophe Castaner.

Emmanuel Macron a désavoué le patron de LREM Christophe Castaner. - Thomas Samson - AFP

Christophe Castaner, le patron de LREM, avait annoncé qu’une réflexion serait menée pour réformer les droits successoraux. Une démarche peu appréciée par le chef de l’État, qui a assuré qu'aucune réforme n'interviendrait. Même s'il n'y a pas toujours été défavorable.

Comme sur bien des sujets, la République en Marche a assuré n’avoir "aucun tabou", s’agissant d’une réforme des droits de succession. Son patron Christophe Castaner a ainsi déclaré qu’une réflexion allait être menée au sein de la majorité, ouvrant la porte à une taxation plus lourde des héritages.

Mais dans la foulée, Emmanuel Macron a désavoué son fidèle lieutenant, assurant que toute modification des droits de succession était "formellement exclue".

Plutôt une surprise, si l’on s’en tient au discours d’Emmanuel Macron, qui a toujours affiché sa volonté de privilégier la prise de risque au détriment de la rente. "Il faut préférer la taxation sur les successions aux impôts type ISF", déclarait en 2016 celui qui était alors ministre de l’Économie. 

Abattement de 100.000 euros

Actuellement, un héritage est taxé différemment selon le lien de parenté et son montant. Pour une ligne directe (parent-enfant), un abattement de 100.000 euros existe. Ce dernier est de 16.000 euros pour un frère ou une sœur, de 8.000 euros pour un neveu ou une nièce, et de 1600 euros pour les autres liens de parenté. La part restante est ensuite taxée selon un barème, pouvant aller jusqu’à 60% :

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- © Impots.gouv

L’une des pistes envisagées était de taxer plus lourdement les héritages, par exemple à partir de 1,3 million d’euros (soit le montant à partir duquel l’ISF se déclenchait). Une décision de nature à casser sa réputation de "président des riches". Une autre aurait été de baisser les taxes sur les donations, qui sont aujourd’hui similaires à celles des successions.

Une chose est sûre: le dossier est politiquement sensible. Et, comme le révèle BFMTV, Emmanuel Macron ne s’est pas privé de recadrer Christophe Castaner pour ses récents propos. "on n'y touchera pas tant que je suis là", aurait-il fulminé en privé. Il semble donc subsister quelques tabous dans le "nouveau monde".

Y.D.