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Guerre commerciale; une réunion par semaine organisée avec les ministères pour les entreprises en difficulté

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT, Marylise Leon, secrétaire générale de la CFDT, et Patrick Martin, président du Medef, lors d'une réunion au ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025 (photo d'illustration).

Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, Yvan Ricordeau, secrétaire général adjoint de la CFDT, Marylise Leon, secrétaire générale de la CFDT, et Patrick Martin, président du Medef, lors d'une réunion au ministère du Travail, à Paris, le 17 janvier 2025 (photo d'illustration). - Bertrand GUAY / POOL / AFP

Les dirigeants syndicaux reçus ce vendredi ont obtenu la mise en place d'une réunion hebdomadaire auprès de Bercy pour les entreprises mises en difficulté par la hausse des droits de douane.

Une réunion hebdomadaire pour suivre les entreprises en difficulté, dans un contexte de guerre commerciale, se tiendra dorénavant entre ministères de l'Economie et du Travail, patronat et organisations syndicales, ont annoncé vendredi la CFDT et la CGT à l'issue d'une rencontre à Bercy. Les dirigeants syndicaux ont été reçus pendant près de deux heures vendredi à Bercy pour évoquer les potentiels effets de la hausse des droits de douane américains sur l'emploi en France.

Les numéros un des centrales syndicales représentatives dans le secteur privé (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC et CFTC) se sont ainsi entretenus avec les ministres du Travail (Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet), des Comptes publics (Amélie de Montchalin), du Commerce extérieur (Laurent Saint-Martin), de l'Industrie (Marc Ferracci), ainsi que la secrétaire d'Etat chargée du Numérique (Clara Chappaz).

Nous avons gagné - il a fallu se battre -, la mise en place d'une cellule de crise pour suivre la situation, avec des réunions hebdomadaires à Bercy", s'est réjouie la patronne de la CGT, Sophie Binet, devant la presse, à l'issue de la rencontre.

La CGT a également "porté la nécessité d'un changement complet de doctrine économique du gouvernement en lui disant que face à cette situation inédite, ça n'était plus possible de ressortir les vieilles recettes du passé qui en plus font la preuve de leur échec. La politique de l'offre, on le sait, c'est un naufrage."

A Bercy, la centrale syndicale de Montreuil a aussi présenté "16 mesures d'urgence contre la guerre commerciale" parmi lesquelles "un moratoire sur les licenciements" ou encore "un cadre strict de conditionnement des aides publiques versées aux entreprises".

Aucun chiffre sur le nombre d'emplois directement ou indirectement menacés

Pour Marylise Léon (CFDT), l'"enjeu (est) de répondre aux urgences emplois". "Aujourd'hui, il y a de très grosses inquiétudes de la part des salariés: dans les entreprises, il y a des suppressions de CDD, des missions d'intérim qui s'arrêtent, des contrats qui ne sont pas renouvelés et des plans sociaux qui continuent avec pour certaines entreprises, un effet d'aubaine", a-t-elle dénoncé.

Mais pour l'heure, aucun chiffre précis sur le nombre d'emplois directement ou indirectement menacés n'a été présenté aux représentants des salariés, ont précisé les responsables syndicaux.

Cette réunion, réclamée à cor et à cri par les syndicats, survient quelques jours après un Conseil national de l'Industrie auquel ils n'ont pas été conviés.

Le 9 avril, les industriels français se sont réunis à Bercy autour du ministre Marc Ferracci pour faire part de leurs inquiétudes face à un "choc historique" et tenter d'élaborer une position française.

Pas d'objection à une approche ferme et rapide de l'Union européenne

L'un des principaux enseignements était qu'il n'y a "pas d'objection à une approche ferme et une réponse rapide de l'Union européenne", selon Bercy, rapportant toutefois des "sensibilités" et des "inquiétudes" différentes selon les filières, notamment sur les conséquences d'une escalade.

Taxe, réplique, taxe, réplique: les Etats-Unis et l'UE sont engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer commercial.

Le président américain, qui a bouleversé l'ordre économique international, a annoncé des fortes hausses des droits de douane américains, avant de les ramener provisoirement à 10% sur la plupart des produits pour une durée de 90 jours.

L'UE, qui avait prévu de répliquer, s'est alignée sur cette pause américaine pour négocier avec l'administration américaine, sans toutefois communiquer de calendrier précis.

ML avec AFP