"Prendre part à l'effort": François Pinault revient sur son don de 100 millions d'euros après l'incendie de Notre-Dame de Paris

Ce fut l'un des premiers à sortir le carnet de chèques. Alors que les flammes dévorent la cathédrale Notre-Dame de Paris le 15 avril 2019, François Pinault et son fils François-Henri annoncent un don de 100 millions d'euros pour participer au financement de la reconstruction de l'édifice.
A Ouest-France, le milliardaire explique les raisons de ce geste. "Il nous a semblé, en effet, nécessaire de manifester ainsi notre attachement à ce haut lieu du patrimoine national, dont la destruction par les flammes bouleversait le monde tout entier. Puisque nous en avions la possibilité, il nous paraissait normal de prendre part à l’effort de reconstruction qu’il faudrait engager".
"Au-delà de la tristesse de ce spectacle, c’est néanmoins aussitôt la question de notre responsabilité que je me suis posée et en ai parlé à François-Henri. Nous sommes aussitôt convenus qu’il fallait faire quelque chose", explique-t-il.
Pas de déduction fiscale
"J’espérais aussi que notre soutien à la restauration de Notre-Dame en susciterait d’autres. Ça a été le cas et je m’en suis réjoui", poursuit-il.
Et de fait, pas moins de 848 millions d'euros de dons ont été recueillis pour la reconstruction. Au total, 150 ont servi à la phase de déblaiement des décombres et de sécurisation préparatoire au lancement du chantier, lui-même d’un coût de 552 millions d’euros.
"J’ajoute qu’il me semblait également important, dans une situation aussi tragique, de bien affirmer que nous autres Français étions en mesure, capables et décidés, de faire face. Toutes les marques de générosité venues de l’étranger sont certes bienvenues, mais elles se sont rajoutées à la générosité française sans avoir besoin de s’y substituer", souligne François Pinault.
Afin d'écarter toute polémique, le magnat a très rapidement indiqué qu'il renoncerait à la déduction fiscale de 60% qu’ouvrait ce don.
"Quand on donne pour la restauration de Notre-Dame, qu’on soit 'grand donateur' ou modeste donateur, on ne s’interroge pas sur les avantages qu’on pourrait retirer de cette action. Ce serait assez sordide", explique l'homme d'affaires.