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Pourquoi on n'a jamais autant demandé d'euros en pièces et billets

La demande en pièces et billets en euros demeure dynamique, portée par l’international et la thésaurisation.

La demande en pièces et billets en euros demeure dynamique, portée par l’international et la thésaurisation. - Philippe Hughen-AFP

La circulation totale de monnaie en euros (billets et pièces) a surgi de 5,1%, s’établissant à 1260,1 milliards d’euros à la fin de 2018 dans le monde. Mais leur usage dans les paiements en zone euro ne représente que 19 à 24% de leur circulation en valeur. La demande est surtout portée par la thésaurisation et les pays et banques hors zone euro.

Les espèces en euro qui sont en circulation n'ont jamais été aussi nombreuses en valeur. En 2018, "la demande de billets et de pièces en euros adressée à l’Eurosystème dans son ensemble est demeurée dynamique", selon la Banque de France.

Dans son bulletin de septembre-octobre 2019, la banque centrale française précise que la circulation fiduciaire totale en valeur, billets et pièces confondus, a progressé de 5,1% en valeur, s’établissant à 1260,1 milliards d’euros en fin d’année dans le monde, un niveau jamais atteint depuis 2002.

Pour la très grande majorité, il s'agit de billets, dont la circulation a augmenté de 5,2%, pour atteindre 1231,1 milliards d’euros en valeur, et celle des pièces de 3,6 %, s’établissant à 29 milliards d’euros.

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"La valeur des billets et des pièces en circulation a ainsi crû plus rapidement que le produit intérieur brut nominal de la zone euro en 2018" fait remarquer le document. Mais ce n'est pas la hausse des transactions de paiement qui explique cette demande croissante d'espèces.

"Le marché des moyens de paiement est en effet marqué par le développement des alternatives aux espèces et l’évolution des modes de consommation (achats en ligne)" explique la Banque de France. Trois grandes types d'usage de la monnaie fiduciaire en euro sont recensés.

  • Les espèces comme moyens de paiement dans la zone euro. Citant différentes estimations réalisées par la BCE, l'institut d'émission français que précise l’usage transactionnel des billets en euros pour acheter des produits et services pourrait représenter de 19 à 24% de leur circulation en valeur. Résultat: "l’usage des espèces en tant que moyen de paiement est en repli, du fait de la concurrence croissante des moyens de paiement scripturaux et de l’évolution des modes de consommation" souligne le bulletin.
  • Les espèces détenues hors de la zone euro. Les billets et espèces en euros font de plus l’objet d’une demande internationale, hors de la zone euro. Ces achats d'espèces sont aussi bien le fait de banques centrales étrangères ou de banques commerciales pour satisfaire leurs clientèles qui demandent des euros. Les encaisses détenues hors de la zone euro représenteraient entre 24 et 36% de la valeur totale des billets en euros en circulation. 
  • La thésaurisation au sein de la zone euro. Outre leur usage en tant que moyen de paiement, "les billets en euros, en particulier ceux de valeur faciale élevée, remplissent également un rôle d’instrument de thésaurisation pour les ménages européens" explique la Banque de France. Environ de 40 à 57% des billets en euros en circulation, en valeur, pourraient ainsi être thésaurisés au sein de la zone euro. Il est à noter qu'en France, l’usage du billet comme instrument de thésaurisation en France est a priori plus faible que dans le reste de la zone euro. Toujours selon l’enquête de la BCE, "la France se place au dernier rang des pays de l’Eurosystème quant au nombre de répondants déclarant détenir chez eux de l’argent liquide comme réserve de précaution ou comme moyen d’épargne (15%)" explique le bulletin.
Frédéric Bergé