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"On a des personnes dans une panade sans nom": toujours d'importants retards de paiement d'arrêts de travail en Loire-Atlantique et Vendée

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Ces problèmes sont liés aux dysfonctionnements d'un nouveau logiciel, qui fait l'objet d'un "audit externe" en vue d'améliorations, selon l'Assurance maladie. Le problème dure depuis un an.

"Au moins des dizaines" d'assurés sociaux de Loire-Atlantique et de Vendée - selon la CGT - subissent toujours d'importants retards de versement de leurs indemnités journalières,

Développé depuis 2020, ce logiciel vise à automatiser le traitement des arrêts de travail et accélérer le versement des indemnités journalières. Mais son déploiement à l'automne 2024 dans les "caisses pilotes" de Vendée et Loire-Atlantique a "rencontré des difficultés techniques et organisationnelles importantes", résume auprès de l'AFP la Caisse nationale d'Assurance maladie.

En octobre 2024, syndicats et élus locaux avaient alerté sur la situation de 5.000 assurés "privés de leurs indemnités". En mars, le ministre de la Santé Yannick Neuder avait promis que les retards seraient résorbés sous quelques semaines.

"Ce n'est pas réglé", déplorent la CGT et la CFDT vendredi. "Environ 10.000 personnes ont été concernées depuis un an en Loire-Atlantique", sur des durées variables, et "au moins des dizaines, possiblement des centaines" le sont toujours, assure à l'AFP Stéphane Guillou, représentant de la CGT à la CPAM de Loire-Atlantique.

Marginal en volume mais...

Les dysfonctionnements sont concentrés sur les accidents du travail/maladies professionnelles. Pour ces assurés, le délai moyen de paiement est aujourd'hui de "33,6 jours en Vendée et 42,1 jours en Loire-Atlantique contre 30,8 jours" au niveau national, selon la Cnam.

En revanche, grâce notamment au "grand nombre de correctifs" apportés sur Arpège, les délais de versement pour des arrêts maladie sont aujourd'hui plus courts en Vendée (17,4 jours) et Loire-Atlantique (19,2 jours) qu'en France (23,6 jours).

"Même si c'est marginal en volume, on a des personnes dans une panade sans nom, en souffrance", victimes pour certains "d'impayés sur leur logement, de menaces d'expulsion", de "frais bancaires" ou de "grandes difficultés à récupérer la part complémentaire santé" même après régularisation de leur dossier, détaille M. Guillou (CGT).

Des agents, exaspérés par les difficultés liées au logiciel, commencent à "demander des mutations", assure-t-il.

L'Assurance maladie rappelle avoir mis en place des acomptes pour les assurés touchés et renforcé sa plateforme téléphonique dédiée comme les effectifs locaux des caisses concernées.

Un "audit externe", dont les conclusions "seront rendues mi-novembre", doit permettre de préserver "ce qui fonctionne" sur Arpège, et "revoir en profondeur" le reste, poursuit la Cnam.

Le déploiement national, initialement prévu pour 2025, est "toujours suspendu".

OC avec AFP