Michel Barnier Premier ministre: Sophie Binet y voit "un mépris du vote des électeurs"

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet a affirmé jeudi que la nomination de Michel Barnier, issu des Républicains (LR), comme Premier ministre, démontrait "un mépris du vote des électeurs", faisant part de "beaucoup d'inquiétudes".
"Cette nomination démontre un mépris du vote des électeurs", a déclaré la responsable syndicale à l'AFP. Il s'agit d'"une personne issue du parti arrivé en dernière position, dont la survie politique dépendra du RN puisque c'est eux qui vont faire basculer, dans un sens ou dans l'autre, une motion de censure", a-t-elle affirmé, soulignant que "les électeurs se sont mobilisés comme jamais pour battre le RN" lors des législatives.
"Dans toutes les autres démocraties du monde, on demande à la formation arrivée en tête de constituer un gouvernement et trouver une majorité et c'est seulement si elle n'y arrive pas que l'on construit autre chose", a-t-elle relevé.
"Beaucoup d'interrogations et d'inquiétudes"
"Les précédentes prises de position (de Michel Barnier) nous inquiètent fortement" au vu des sujets qui sont sur la table, a-t-elle poursuivi, alors que le nouveau Premier ministre s'était notamment prononcé pour la retraite à 65 ans lors de sa campagne pour la primaire de la droite en 2021.
"Est-ce que Michel Barnier est prêt à rompre avec la politique économique et sociale d'Emmanuel Macron et avec sa méthode, verticale et autoritaire?", a-t-elle questionné.
"Abrogera-t-il la réforme des retraites? Augmentera-t-il les salaires?", quel sera son arbitrage sur le budget alors que "la situation est catastrophique", a énuméré la responsable syndicale, admettant "beaucoup d'interrogations et surtout beaucoup d'inquiétudes".
Interrogée sur un possible appel de la centrale à rejoindre la manifestation de samedi avec LFI et plusieurs organisations syndicales étudiantes contre "le coup de force" d'Emmanuel Macron, elle a souligné que la CGT a "déjà tranché" en ne s'associant pas à cet appel. Mais elle a jugé que cette nomination confirme que la mobilisation "est légitime".
D'autres responsables syndicaux se montraient dans l'expectative. "On verra sur pièces", a affirmé François Hommeril (CFE-CGC), tandis que Cyril Chabanier (CFTC) a noté que Michel Barnier "sembl(ait) être quelqu'un qui est dans le dialogue et le compromis".
Laurent Escure (Unsa) a lui observé sur X que "tout ce qui serait dans une forme de continuité, tolérée par le RN, ne fera qu'accroître la crise", tandis que pour Solidaires la nomination de Michel Barnier "ne répond pas aux urgences sociales et écologiques".