Les entreprises obligées de révéler les écarts de salaires entre le PDG et les employés les moins bien payés?
Emmenés par Matthieu Orphelin, des députés La République en Marche réclament plus de transparence sur les politiques de rémunérations au sein des grandes entreprises.
Leur amendement, cosigné par quarante-huit parlementaires dont Barbara Pompili et Joël Giraud, rapporteur général de la commission des Finances, "pose l'obligation pour les entreprises, de plus de 5000 salariés dans le monde ou de 1000 salariés en France, de publier dans leur rapport annuel plusieurs ratios permettant de mesure les différences salariales au sein d'une entreprise.
Ces employeurs devront rendre publiques une fois par an le niveau moyen de la rémunération de leurs salariés, le niveau médian (montant séparant les 50% des salariés les mieux payés et les 50% les moins bien payés), le ratio, entre la rémunération la plus haute et la plus basse mais aussi entre la rémunération la plus haute et la médiane. C’est d’ailleurs ce chiffre que les entreprises américaines sont obligées de dévoiler depuis cette année. Une obligation mise en place par Obama que Trump voudrait supprimer.
Le gouvernement ne dit pas non
Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire s'est dit "favorable" à cet amendement du projet de loi Pacte sur la croissance des entreprises, dont l'examen en commission spéciale en milieu de semaine.
"J'y suis favorable parce que je considère que l'on doit faire preuve de transparence et je considère également qu'il est bon, dans une entreprise, que les écarts de salaires ne soient pas trop importants pour garder la cohésion au sein de l'entreprise", a-t-il affirmé sur France 2.
https://twitter.com/BrunoLeMaire/status/1037612654699995136
"Je ne préjuge pas de ce que sera la décision du gouvernement mais dans ma vie je me suis beaucoup battu pour ça", la transparence des salaires, a abondé le secrétaire d'Etat au Numérique Mounir Mahjoubi sur LCI.
Engagement de campagne à tenir ou populisme ?
Afficher les écarts de salaires "n'a aucun intérêt", a estimé pour sa part Christian Jacob, président du groupe Les Républicains de l'Assemblée, sur RTL. "J'avais cru comprendre que la loi Pacte c'était pour relancer l'économie, c'était pas de faire du populisme", a-t-il ajouté, estimant que l'amendement en question est une manière de "donner une caution de gauche à ce texte" et s'apparente à "une petite manoeuvre politique".
Les députés LREM, dont plusieurs de sensibilité de gauche, soulignent que cet amendement répond à un engagement de campagne d'Emmanuel Macron, qui voulait faire "publier par les grandes entreprises un ratio d'équité mesurant l'écart de rémunération entre le dirigeant et les salariés."