Fonderie de Bretagne: l'usine bloquée, la direction empêchée de sortir

Fonderie de Bretagne, filiale du Groupe Renault, est implantée depuis 1965 près de Lorient - Renault
"On bloque depuis 10H00 parce qu'il ne se passe absolument rien, notre avenir s'assombrit", a déclaré à l'AFP Maël Le Goff, secrétaire général CGT de l'usine, qui emploie 350 salariés.
Selon lui, "cinq personnes de la direction sont à l'intérieur, elles ne sortiront pas tant que nous n'aurons pas de réponse, jusqu'à ce que quelqu'un décide de notre sort et qu'on nous laisse travailler".
Mardi soir, la direction de Renault a condamné le blocage de l'usine et appelé à un "retour au calme immédiat".
"Un groupe de salariés de la Fonderie de Bretagne retient actuellement sept membres de l'entreprise (...). Renault Group condamne fermement ces agissements, appelle à la levée du blocage et à un retour au calme immédiat", indique le groupe dans un bref communiqué, précisant que "la recherche d'un repreneur suit actuellement son cours afin de maintenir les activités du site et d'assurer la pérennité des emplois".
"Aucune discussion possible"
D'après, Éric Blanchier, élu CGT, le blocage a commencé quand "l'équipe du matin a voulu rencontrer le directeur de l'usine". "Mais aucune discussion n'est possible et elle a décidé de ne pas reprendre le travail. Malheureusement on a dû en arriver là alors qu'hier on bossait, c'est eux qui nous ont poussé à bout", a affirmé le syndicaliste.
Le blocage était toujours en cours mardi soir. "On bloque la production et l'expédition des pièces", a précisé M. le Goff. "On veut une discussion franche et ferme avec la direction de Renault et la préfecture".
Contactée par l'AFP, la préfecture n'a pas donné suite.
A l'été 2020, le constructeur automobile a demandé une revue stratégique qui a conclu que le site devait diversifier ses activités et poursuivre la réduction de ses coûts de production. Les salariés demandent leur maintien au sein du groupe Renault, qui a annoncé le 11 mars la mise en vente de l'usine afin de "pérenniser les activités et les emplois".
"On est fatigués, usés car ça fait un an que ça dure. Maintenant, on n'est pas à un ou deux jours près", a déclaré M. Le Goff.
"Ca pourrait durer quelques jours"
Le maire de Caudan, Fabrice Vély, a estimé mardi soir que la situation risquait de ne pas de débloquer "dans les heures à venir". "Ça pourrait durer quelques jours. Ils sont quand même très énervés", a jugé l'élu.
Le gouvernement a annoncé lundi un fonds de 50 millions d'euros pour accompagner la reconversion des salariés du secteur automobile, dont les fonderies en grande difficulté. Un plan dont les salariés de Caudan "se sentent oubliés", selon la CGT.
Installée près de Lorient depuis 1965, la Fonderie de Bretagne fabrique des bras de suspension, des collecteurs et coudes d'échappement, ainsi que des différentiels de boîte de vitesse.