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Dérapage du déficit: Bruno Le Maire réfute toute dissimulation d'informations

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Pendant presque trois heures, le ministre est passé sur le gril des questions des sénateurs de la commission des Finances, qui avait lancé fin mars une mission sur la dégradation du déficit public et le "défaut d'information du Parlement" sur la situation.

Le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, s'est vigoureusement défendu jeudi d'avoir dissimulé au Parlement des informations sur le dérapage du déficit public en 2023, qui est "brutalement" passé à 5,5% du PIB contre 4,9% initialement anticipés.

Pendant presque trois heures, Bruno Le Maire est passé sur le gril des questions des sénateurs de la commission des Finances, qui avait lancé fin mars une mission sur la dégradation du déficit public et le "défaut d'information du Parlement" sur la situation.

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Critiqué par les oppositions pour le dérapage du déficit, le gouvernement l'a attribué à des recettes fiscales de 21 milliards d'euros plus faibles qu'espéré l'an dernier, en raison notamment d'un repli de l'inflation plus rapide qu'anticipé.

"Toutes les informations ont été données en temps utile au Parlement et aux Français et toutes les décisions nécessaires ont été prises en temps utile pour corriger les conséquences de recettes fiscales moins élevées que prévu", a soutenu Bruno Le Maire.

Accusations infondées

Le ministre a rappelé que 10 milliards d'euros d'économies avaient déjà actés dans les dépenses de l'État et qu'il cherchait 10 milliards de coupes supplémentaires à réaliser en 2024.

"Toutes les accusations (...) comme quoi j'aurais délibérément dissimulé au Parlement des informations qui étaient à ma disposition sont graves, infondées", s'est-il défendu.

Le ministre répondait ainsi au rapporteur général Jean-François Husson (LR) qui, lors de vifs échanges, s'est alarmé d'une "rétention d'informations" du gouvernement, déjà au courant selon lui du dérapage à venir pour 2023 bien avant que le chiffre n'en soit dévoilé.

"Les prévisions de déficit ne sont pas une science exacte", a expliqué le ministre, citant les "aléas conjoncturels très forts" pouvant faire varier l'évaluation des recettes de l'impôt sur les sociétés (IS) et la trajectoire de la croissance économique.

Bruno Le Maire a toutefois reconnu "une erreur sur l'évaluation des remontées fiscales", surtout l'IS, qu'il a dit souhaiter ne pas voir se reproduire.

Il s'est également dit favorable à une meilleure communication entre le gouvernement et le Parlement en matière de finances publiques.

OC avec AFP