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Dépenses publiques: face la Cour des Comptes, Bruno Le Maire défend la croissance

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Le ministre de l'Economie a rappelé la stratégie du gouvernement, de limiter les dépenses publiques et la dette en organisant une croissance soutenue de l'économie.

La ligne de l'exécutif est claire: financer la dette par la croissance. Bruno Le Maire a réaffirmé, sur le plateau de TV5 Monde, l'intention de Bercy de ne pas faire entrer la France dans une phase de strict contrôle des dépenses, en dépit du déséquilibre induit par la crise sanitaire.

Nous allons devoir rétablir à nouveau nos finances publiques, seulement nous allons le faire sur la base d'une stratégie différente de celle qui a échoué au cours des dernières décennies (...). Notre stratégie c'est d'abord la croissance et l'investissement, les réformes de structures et les économies où c'est nécessaire", a déclaré le ministre de l'Economie.

Il a ainsi rejeté l'approche ayant suivi la crise financière de 2009 et l'austérité imposée à l'époque à l'économie française. "L'austérité, la rigueur, ça ne marche pas. Ca conduit à plus de dette, plus de déficit, plus de chômage et moins de croissance", a-t-il avancé. "On a coupé à la hache, à l'aveugle, dans la dépense publique, dans le nombre de fonctionnaires. Qu'est-ce que ça a donné en 2012? Très exactement moins de croissance, plus de chômage et plus de dette".

Pression de la Cour des Comptes

Cette offensive suit la publication par la Cour des Comptes de son rapport annuel. Elle annonçait des "efforts sans précédent" à réaliser pour la France afin de maîtriser la dépense publique. La dette devrait atteindre autour de 113% du PIB fin 2022, selon les prévisions du gouvernement, et le déficit 5% du PIB.

Le scénario de l'exécutif est de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2027 pour commencer à réduire le poids de la dette, une trajectoire que la Cour a jugé "incertaine" et qui nécessiterait, selon elle, environ 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires par an.

Il faudrait pour cela améliorer le système de retraite, l'assurance maladie, la politique de l'emploi, les minimas sociaux ou encore la politique du logement, estime l'institution de la rue Cambon.

Réformes structurelles

Les "sages" et le locataire de Bercy se rejoignent néanmoins sur l'intérêt de réformes structurelles, infléchissant durablement la trajectoire des dépenses publiques.

"Nous avons mis sur pied une stratégie différente qui est de dire on investit, on crée de la croissance, et la croissance nous donne des marges de manoeuvres qui sont absolument considérables (...) ensuite il faut aussi des réformes de structures", a défendu Bruno Le Maire, mettant au crédit du quinquennat en cours la réforme de l'assurance-chômage, du droit du travail, les simplifications pour les entreprises.

"Évidemment il faut réduire la dépense publique, en utilisant la numérisation, la digitalisation. On l'a fait par exemple sur le prélèvement à la source, on peut très bien le faire pour les prestations sociales", a-t-il expliqué.

VG avec AFP