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Déficit: le gouvernement revoit ses objectifs à la baisse pour 2019

De gauche à droite, les deux ministres de Bercy: Bruno Le Maire et Gérald Darmanin.

De gauche à droite, les deux ministres de Bercy: Bruno Le Maire et Gérald Darmanin. - Bertrand Guay - AFP

Plus optimiste au printemps, le gouvernement avait abaissé sa prévision de déficit à 2,4% du PIB pour 2019. L'objectif ne sera finalement pas tenable. Bercy table désormais sur 2,8%.

L'objectif n'est plus tenable. Après avoir abaissé en avril sa prévision de déficit à 2,4% du PIB pour 2019 (contre 2,9% dans la loi de programmation de janvier), le gouvernement a dû la réviser à la hausse face au ralentissement plus fort qu'attendu de la croissance.

Cette dernière a plafonné à 0,2% au premier trimestre comme au deuxième trimestre 2018, après avoir bondi de 0,7% lors des trois derniers mois de 2017. Finalement, le gouvernement prévoit un déficit de 2,8% pour 2019.

Selon le ministère des Finances, la hausse du produit intérieur brut devrait ainsi atteindre 1,7% cette année, au lieu des 2% attendus. En 2019, elle devrait à nouveau s'établir à 1,7%, au lieu de 1,9%. "Il y a des variations liées à la conjoncture" mais le cadre global "reste fidèle aux engagements qui avaient été pris initialement", c'est-à-dire lors de la loi de programmation des finances publiques votée fin 2017, souligne Bercy.

Baisse de 0,6% de la dépense publique

À l'époque, le gouvernement avait prévu une croissance de 1,7% en 2019, et un rebond du déficit à 2,9%. "On n'a pas changé de stratégie", assure le ministère, qui insiste sur sa volonté de réduire durablement la dette et les dépenses publiques.

Ces dernières, selon Bercy, devraient augmenter de 0,6% en volume (hors inflation) l'an prochain, et de quelque 25 milliards d'euros en valeur par rapport à leur niveau attendu en 2018 si l'on intègre l'inflation, attendue à 1,3%. Malgré cette légère augmentation, le taux de dépense publique rapporté au PIB devrait baisser (54,6% cette année et 54% l'an prochain).

Quant au taux de dette publique, fruit de l'accumulation des déficits au fil des ans, il devrait refluer légèrement, pour atteindre 98,6% du PIB contre 98,7% en 2018, pronostique désormais Bercy.

L'équation du projet de loi de finances (PLF) 2019, qui sera présenté le 24 septembre, s'annonce compliquée cette année du fait notamment de la transformation du crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) en baisse de charges pérennes.

Cette réforme, promesse de campagne d'Emmanuel Macron, implique en effet une "année noire" pour les finances publiques, qui devront supporter simultanément le remboursement du CICE pour l'année 2018 et la baisse de cotisations décidée pour l'année en cours, ce qui devrait accroître le déficit de 0,9 point de PIB.

J.-C.C. avec AFP