Carburants, électricité… L'inflation énergétique restera élevée jusqu'à la fin de l'année

Malgré la recrudescence des incertitudes géopolitiques, l'économie française résiste. Dans sa note de conjoncture parue ce jeudi, l'Insee a maintenu ses prévisions de croissance, tablant sur une progression du PIB tricolore de 0,1% au troisième trimestre et de 0,2% au quatrième. Soit une hausse de l'activité de 0,9% sur l'ensemble de l'année 2023.
Après avoir atteint 4,9% en septembre sur un an, l'inflation devrait en revanche ralentir moins rapidement que prévu en fin d'année (4,4% sur un an en décembre, contre 4,2% prévus auparavant). Sans que cela influe sur la prévision d'inflation annuelle moyenne pour 2023 (5%).
Une inflation énergétique proche de 10% en fin d'année
Si le ralentissement des prix n'est pas aussi prononcé qu'espéré initialement au second semestre, c'est essentiellement en raison du renchérissement du pétrole ces dernières semaines dans un contexte international tendu. Après une accalmie en début d'année, l'inflation énergétique est ainsi repartie à la hausse pour atteindre 11,5% en septembre sur un an. Une forte progression qui tient aussi à un "effet de base" puisque la remise carburants avait été renforcée à la même période il y a un an, tirant artificiellement les prix vers le bas.
Les prix à la pompe devraient rester jusqu'à la fin de l'année au-dessus de leurs niveaux d'il y a un an, sachant que les prix du pétrole avaient nettement baissé fin 2022. De leur côté, les prix de l'électricité demeureraient en hausse par rapport à l'an dernier, après l'augmentation des tarifs réglementés de vente en février et août. Si bien qu'au total, l'inflation énergétique resterait élevée, à 9,9% en décembre.
En demeurant proche des 10% en fin d'année, l'inflation énergétique va de nouveau dépasser l'inflation alimentaire qui, elle, va poursuivre son net repli. Après une première baisse entre août et septembre, les prix des produits alimentaires resteraient stables ou baisseraient très légèrement chaque mois d'ici décembre. Sur un an, l'inflation alimentaire passerait de 9,9% en septembre, à 6,9% fin 2023.
Malgré une inflation persistante, le pouvoir d'achat attendu en hausse
S'ils ont reculé sur la première moitié de l'année, les salaires réels (salaires déflatés de l'indice des prix) devraient nettement rebondir au second semestre. Au point que sur l'ensemble de l'année, le pouvoir d'achat des ménages progresserait de 1,2%, soit +0,7% par unité de consommation.
En effet, les revenus d'activité (+5,7% en 2023) augmenteraient, sur l'ensemble de l'année, plus rapidement que l'inflation grâce aux revalorisations salariales et au versement en fin d'année de la prime de partage de la valeur, tandis que les prestations sociales, indexées sur l'inflation, progresseraient elles aussi.