Budget 2023: l'économie française résiste mais elle flirte de plus en plus avec la récession

Bercy revoit nettement à la baisse sa prévision de croissance pour l'année prochaine à seulement 1%. On est loin des 2,5% de cette année et même des 1,4% visés par Bercy dans sa dernière prévision.
Bruno Le Maire explique que la France fait les frais de 3 crises: la guerre en Ukraine, l'envolée des prix de l'énergie et les difficultés de nos principaux partenaires économiques: l'Allemagne qui pourrait basculer dans la récession, les Etats-Unis et la Chine.
Mais malgré ce contexte très défavorable, la France elle devrait éviter la récession l'an prochain.
"Pas négociable"
Avec un objectif de déficit à 5%, Bercy veut absolument reprendre la main sur les finances publiques après deux ans de quoi qu'il en coûte, de chèques et d'aides au pouvoir d'achat.
Bruno Le Maire martèle que le rétablissement des comptes public "n'est pas négociable". Et que pour revenir sous les 3% de déficit en 2027, ça doit commencer dès l'année prochaine avec un déficit à 5%.
Le locataire de Bercy dit qu'il faut absolument tenir cette trajectoire si l'on veut stabiliser la dette à partir de 2026 qui est l'engagement pris par Bercy vis-à-vis de Bruxelles.
En réalité, c'est un budget pour éviter la récession et une nouvelle dégradation des finances publiques.
Bruno Le Maire parle ainsi d'un budget de "responsabilité" face à la crise. Et en fait c'est un budget à 3 faces:
Un budget à 3 faces
Protéger les ménages et les entreprises face à l'inflation. Bercy a encore revu à la hausse sa prévision d'inflation pour l'année prochaine de 3,3% à 4,2% et elle ne baissera pas avant "courant 2023".
Protéger les français aussi face aux prix de l'énergie avec un bouclier tarifaire qui coûtera d'après Bercy "plusieurs dizaines de milliards d'euros".
Le deuxième objectif du budget est de rétablir les finances publiques malgré la hausse des dépenses, malgré des taux d'intérêt à 10 ans à 2,5% et malgré une charge de la dette attendue à 37 milliards d'euros l'an prochain après 44 milliards cette année...
Enfin, il s'agit de poursuivre la politique de l'offre et les baisses d'impôts. Sauf que la France n'a plus les moyens de se payer des baisses d'impôts. Pour une fois, Bruno Le Maire est d'accord avec son prédécesseur à Bercy, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici...
Conséquences, pour les entreprises, la CVAE sera supprimée sur deux ans et pour les ménages, la réforme des droits de succession (une promesse de campagne d'Emmanuel Macron pour le pouvoir d'achat des français) ne figurera pas dans le budget par manque de moyens.