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Bruno Le Maire: baisser les taxes sur les carburant revient à "financer les importations des pays du Golfe"

Invité ce mercredi de RMC et BFMTV, le ministre de l'Economie s'est de nouveau opposé à une baisse des taxes sur le carburant.

Augmentation du chèque énergie, prime inflation, gel des prix du gaz et plafonnement des prix de l'électricité... Le gouvernement a multiplié les mesures pour tenter de limiter l'impact de la flambée de l'énergie sur le pouvoir d'achat des ménages. Une proposition - souvent au coeur du débat public et formulée par Anne Hidalgo ou Marine Le Pen - n'a toutefois pas trouvé grâce aux yeux de l'exécutif: la baisse de la TVA à 5,5% sur le carburant.

Le gouvernement a pourtant actionné un levier semblable en abaissant la taxe intérieure sur la consommation finale d'électricité pour alléger la facture des Français. Mais "il y a une vraie différence: nous produisons de l'électricité mais nous ne produisons pas de pétrole", a répondu Bruno Le Maire ce mercredi sur RMC et BFMTV.

"Quand vous baissez les taxes sur les prix des carburants, dans le fond, vous financez les importations de pétrole venues de pays du Golfe. Je ne suis pas sûr que ce soit la meilleure réponse", a ajouté le ministre de l'Economie.

"5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c'est 5 milliards d'euros de coût pour l'Etat"

A la place, 'la réponse que nous avons apportée c'est l'indemnité inflation. Ella a été là précisément pour protéger les Français contre cette augmentation du carburant", a poursuivi le locataire de Bercy, rappelant que ce dispositif consiste en un versement de "100 euros pour 38 millions de Français" pour un coût "de 4 milliards d'euros" pour les finances publiques.

Or, la baisse des taxes sur les carburants est bien plus onéreuse pour l'Etat et confèrerait un moindre bénéfice aux automobilistes, selon Bruno Le Maire: "10 centimes d'euros de moins sur le litre de gazole, c'est-à-dire 5 euros de moins pour un plein de 50 litres, c'est 5 milliards d'euros" de manque à gagner pour les finances publiques, a relevé le ministre de l'Economie.

Certains accusent le gouvernement de ne pas vouloir réduire les taxes sur le carburant pour profiter de la hausse des prix et ainsi faire rentrer davantage d'argent dans les caisses de l'Etat. Faux, assure Bruno Le Maire: "Ce qui disent que l'Etat se met de l'argent dans les poches quand il y a une crise énergétiques sont soit des ignorants, soit des menteurs", a-t-il lâché, rappelant que l'ensemble des dispositifs mis en place pour atténuer la flambée des prix de l'énergie représente une facture de "15 milliards d'euros pour l'Etat".

"Je ne ferme aucune porte"

Bruno Le Maire n'a toutefois pas exclu de prendre d'autres mesures pour limiter l'impact de la hausse des prix de l'énergie:

"Je ne ferme aucune porte. (...) Je vais continuer comme je le fais tous les jours à suivre les prix du carburant, et voir s’il y a des mesures complémentaires qui sont nécessaires. Nous ajustons les dispositifs en permanence".

Le ministre de l'Economie a notamment jugé "pas inintéresante" la proposition de Valérie Pécresse de réviser à la hausse le barème fiscal de l'indémnité kilométrique qui permettrait aux Français de payer moins d'impôt sur le revenu. Rappelons malgré tout que que cela ne concernerait que les salariés imposables et optant pour les frais réels. Or, seuls 17,26 millions de foyers fiscaux sur 39,3 sont imposées et 4,3 millions déclarent en frais réels.

https://twitter.com/paul_louis_ Paul Louis Journaliste BFM Eco