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Finances publiques

"Un mauvais signal" pour la transition écologique: Christophe Béchu critique la coupe sur le fonds vert

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Alors que le nouveau budget pour 2025 devrait être présenté devant le Parlement dès demain, une baisse de 1,5 milliard d'euros est prévue pour les crédits du Fonds vert.

L'ancien ministre de l'Environnement Christophe Béchu (Horizons) a critiqué mercredi la baisse de 1,5 milliard d'euros des crédits du Fonds vert envisagée dans le budget 2025 comme "un mauvais signal" pour la transition écologique. "C'est un mauvais signal parce que c'est la subvention qui sert aujourd'hui à accélérer en matière de transition écologique", a-t-il déclaré sur TF1.

"Le problème en matière d'écologie, c'est que l'on ne parle jamais du coût de l'inaction. Sauf que si on n'investit pas, par exemple, pour prévenir la montée des océans et l'érosion du trait de côte, ce que ça nous coûtera à la fin, si on ne fait rien, ce sera dix fois plus cher pour les finances publiques", a-t-il expliqué.

"Vous prenez demain des risques pour la suite"

Lancée en 2022, cette enveloppe exclusivement dédiée aux projets d'accélération de la transition écologique des collectivités avait vu ses crédits majorés à 2,5 milliards d'euros en 2024, contre 1,5 milliard initialement. Le projet de budget sera dévoilé jeudi mais des documents préparatoires envisagent une forte cure d'amaigrissement de ce fonds, avec une baisse de 1,5 milliard d'euros des crédits.

"C'est important de regarder les endroits où vous pouvez enlever du gras ou mettre de la justice et les domaines dans lesquels, à l'inverse, vous prenez demain des risques pour la suite", a résumé Christophe Béchu.

André Laignel, président de la commission et vice-président délégué de l'Association des maires de France (AMF), s'est aussi inquiété ce mardi de l'impact de cette coupe sur le budget des collectivités. Fin septembre, c'était au tour des experts du Haut conseil pour le climat (HCC) de mettre la pression sur le nouveau gouvernement en demandant "une direction claire" et en critiquant les coupes budgétaires qui "nuisent à la confiance" dans la transition climatique. Ils rappelaient alors qu'il faudrait consacrer 60 à 70 milliards d'investissements annuels supplémentaires d'ici à 2030 pour atteindre la neutralité carbone.

P. B. avec AFP