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Finances publiques

Pour le gouverneur de la Banque de France, "reprendre le contrôle" des finances publiques relève de "l'intérêt national"

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Mardi, François Villeroy de Galhau avait indiqué que "la confusion" autour de la manière dont la France allait "réduire (ses) déficits et maîtriser sa dette aurait un coût sur les emprunts de la France et des Français".

Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé vendredi que "reprendre le contrôle" des finances publiques très dégradées de la France relevait de "l'intérêt national", quelques heures avant la décision de l'agence de notation S&P sur la dette souveraine française. "Je crois vraiment que l'intérêt national - (...) on dit la conformité aux règles de Bruxelles - c'est de reprendre le contrôle de nos finances publiques", a-t-il déclaré lors d'une intervention pendant l'événement "Journées de l'économie autrement" à Dijon.

"Je crois vraiment que ça va dans la bonne direction parce que sinon, on va se trouver avec une charge d'intérêts qui devient de plus en plus lourde", a-t-il ajouté concernant le projet de budget de Michel Barnier.

"Revenir à 3%" de déficit en 2029 "est indispensable"

Mardi, le gouverneur de la Banque de France s'était déjà exprimé à ce sujet à l'occasion de la conférence Investir Day, déclarant que "la France doit changer sa trajectoire budgétaire" et "pas seulement à cause du respect des règles européennes de déficit excessif, mais aussi et surtout dans notre intérêt national." "Revenir à 3%" de déficit en 2029, "comme le propose le gouvernement, c'est indispensable. Sinon, nous allons rester cette exception en Europe : le pays dont la dette publique continue à augmenter après le Covid alors que tous les autres ont baissé", avait-il ajouté.

François Villeroy de Galhau avait également prévenu des risques que pouvaient avoir "la confusion" autour de la manière dont la France allait "réduire (ses) déficits et maîtriser "sa dette", qui "aurait un coût sur les emprunts de la France et des Français". "Les investisseurs qui prêtent à la France, et les Français eux-mêmes - qu'il s'agisse des entrepreneurs ou des ménages - attendent de la clarté, de la confiance, sur comment nous allons réduire nos déficits et maîtriser notre dette", avait-il souligné.

"Plus il y a d'incertitude plutôt que de la confiance, plus les entreprises et PME risquent de différer leurs investissements et leurs embauches."
TT avec AFP