BFM Business
Finances publiques

Musk en exemple? Le président de la CPME souhaite une commission d'entrepreneurs pour réduire les dépenses publiques

L'entrepreneur français Amir Reza-Tofighi, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), le 15 janvier 2025 à Paris (photo d'illustration).

L'entrepreneur français Amir Reza-Tofighi, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), le 15 janvier 2025 à Paris (photo d'illustration). - STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

Mettre des entrepreneurs dans une commission chargée de tailler dans les dépenses publiques. La proposition du président de la CPME, Amir Reza-Tofighi, est directement inspirée de la ligne politique de Trump et de Musk.

Le président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) Amir Reza-Tofighi a appelé dimanche à la création en France d'une "commission" composée d'entrepreneurs pour "réduire drastiquement les dépenses publiques", prenant pour exemple l'action d'Elon Musk aux États-Unis.

"Je ne suis pas particulièrement fan des États-Unis mais ils ont compris une chose: mettre un entrepreneur à la tête d'un plan de réduction des dépenses n'est pas idiot", a-t-il déclaré, en référence au milliardaire américain, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD).

Elon Musk, patron de Space X et de Tesla, a été nommé par Donald Trump à la tête d'une commission pour "l'efficacité gouvernementale", le "Department of government efficiency" (DOGE), dont l'objectif affiché est de couper tous azimuts dans les budgets fédéraux aux États-Unis. Accusé d'agir en dehors de tout cadre légal et avec ses intérêts personnels comme principale boussole, ses activités suscitent la colère des démocrates et une avalanche d'actions en justice. Après le démantèlement spectaculaire de la grande agence humanitaire américaine (USAID), qui a suscité une vague d'indignation dans le monde, le milliardaire a désormais des visées sur l'éducation et l'armée américaine.

En France, "si l'on veut réduire drastiquement les dépenses publiques sans baisser la qualité du service, la seule solution serait de mettre des entrepreneurs à la tête d'une commission", qui "aurait pour mission d'élaborer un plan de réduction drastique des dépenses publiques", a assuré M. Reza-Tofighi.

"Ce n'est pas la méthode Musk, plutôt la "French solution" (méthode française, ndlr)", a-t-il affirmé.

Le gouvernement de François Bayrou, qui veut ramener le déficit public à 5,4% du PIB en 2025, contre environ 6% en 2024, a fait inscrire dans son budget adopté cette semaine par l'Assemblée nationale de nombreux coups de rabot dans plusieurs ministères, se chiffrant à plusieurs centaines de millions d'euros à chaque fois.

Amir Reza-Tofigh a fustigé un "projet de taxation des acteurs économiques".

"De nombreuses mesures vont toucher les petites entreprises, comme la hausse des charges, le versement mobilité ou la baisse du crédit d'impôt innovation", a-t-il dit. Ce "n'est pas un bon budget", a-t-il affirmé, disant avoir "peur (...) que de nombreuses entreprises, à terme, finissent par partir ou par fermer, à mesure que nous perdons des parts de marché".

M.L. avec AFP