Le déficit de la Sécurité sociale attendu à près de 16 milliards d’euros en 2025

Le "trou de la Sécu" continue de se creuser. Le déficit des comptes sociaux s'annonce bien plus important que prévu cette année : 18 milliards d'euros, contre 10,5 milliards prévus par la loi de financement initiale, selon l'avant-projet de loi de financement de la Sécurité sociale que nous avons pu consulter, confirmant une information de Challenges.
Un dérapage lié notamment à l'inflation qui a par exemple entraîné la revalorisation des pensions de retraite de 5,3%, pour un coût d'environ 14 milliards d'euros. Le nouveau gouvernement promet toutefois de faire des efforts pour enrayer cette dynamique. Dans l'avant-projet de loi de financement, il table sur un redressement de 2,3 milliards en 2025, ce qui conduirait à un déficit de 15,7 milliards d'euros.
Pour y parvenir, il mise sur une progression des dépenses (661,5 milliards d'euros, +2,8%) plus faible que celle des recettes (645,7 milliards, +3,3%). La hausse des dépenses ralentirait en effet grâce à une inflation plus faible et au report de la revalorisation des pensions de retraite en juillet, à hauteur de 1,8%. L’objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) pour 2025 est quant à lui fixé à 263,9 milliards d’euros, soit une évolution de +2,8 % par rapport à 2024.
"Le respect de cet objectif repose sur les mesures de maîtrise médicalisée et de lutte contre la fraude ainsi que sur un objectif d’économies important et porté à près de 5 milliards d’euros", peut-on lire.
Les recettes, elles, seraient soutenues par la hausse de la masse salariale du secteur privé (+2,8%) ainsi que par une série de mesures visant à réduire les allègements de cotisations patronales sur les bas salaires.
Un déficit proche des 20 milliards en 2028
Mauvaise nouvelle pour l'exécutif : si le déficit de la Sécurité sociale devrait diminuer en 2025 dans le sillage du ralentissement de l'inflation, il se dégraderait à nouveau dès 2026 et atteindrait 19,6 milliards en 2028.
Selon le projet de budget, "deux branches concentreraient l'essentiel du déficit à moyen terme", à savoir "la branche Maladie, du fait notamment des dépenses pérennes nées de la crise sanitaire et la branche Vieillesse malgré une montée en charge graduelle des mesures paramétriques de la réforme des retraites".