Guillaume Kasbarian recevra les syndicats du secteur public le 7 novembre

Le nouveau ministre de la Fonction publique et de la Simplification Guillaume Kasbarian à Matignon, le 23 septembre 2024 à Paris - Bertrand GUAY © 2019 AFP
La rencontre promet d'être houleuse. Sur Sud Radio, Guillaume Kasbarian a annoncé son intention de recevoir les syndicats de la fonction publique le 7 novembre.
"Je les recevrai jeudi 7 novembre à 14h30 au ministère pour évoquer l'agenda social que je leur ai proposé et avancer (...) sur beaucoup de sujets que nous avons pour améliorer le quotidien des fonctionnaires", a annoncé le ministre.
Une réunion au ministère était initialement prévue le 12 novembre, mais les syndicats représentatifs de la Fonction publique ont demandé cette semaine à être reçus plus vite, après l'annonce de mesures visant à réduire "l'absentéisme" des fonctionnaires.
La rencontre va être tendu au vu des sujets qui seront abordés comme l'uniformisation des jours de carence avec les salariés du privé ou la revalorisation du point d'indice.
"Le ministre n'est pas toujours là pour dire des choses qui font plaisir", a prévenu Guillaume Kasbarian en annonçant déjà qu'il ne "proposera pas la revalorisation du point d'indice".
Le ministre souhaite réduire à 90% du salaire l'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires, et instaurer trois jours de carence en cas d'arrêt maladie - hors pathologies lourdes - pour aligner les conditions d'indemnisation du public sur le privé.
Le licenciement dans la fonction publique
Concernant les jours de carence, il évoque un absentéisme inquiétant chez les fonctionnaires pour justifier son intention d'aligner le régime d'indemnisation des arrêts maladie des fonctionnaires sur celui des salariés du privé.
"Il y a une augmentation significative du taux d'absentéisme" dans la fonction publique", avance le ministre qui les évalue entre 300.000 et 350.000 équivalents temps plein.
Sur l'uniformisation des jours de carence entre public et privé, Guillaume Kasbarian a démenti les affirmations de Sophie Binet et Manuel Bompart, député LFI, sur le fait que 75% des salariés du privé n'ont aucun jour de carence grâce à des accords d'entreprises ou de branche.
"C'est faux", tonne le ministre en s'appuyant sur un article de Libération qui note qu'"en 2019, 63,5% des salariés travaillaient en 2017 dans une entreprise indemnisant tout ou partie des trois premiers jours d’arrêt maladie".
"Ce chiffre de 75 %, il faudra m’en indiquer la source", a répondu le ministre.
Le licenciement dans la fonction publique est un autre sujet sensible que compte aborder le ministre. Actuellement, le licenciement pour insuffisance pour faute grave est l'un des rares motifs de licenciement.
"Je ne suis pas fermé pour qu'on aille plus loin", avance le ministre.
Avec les licenciements, l'agenda social comprend aussi la rémunération au mérite, la possible suppression des catégories A, B, C : "Je vais discuter avec les syndicats sur l'ensemble des chantiers et nous déciderons ensuite des bonnes décisions" à prendre, a assuré le ministre.
M. Kasbarian, à l'appui de ses projets sur l'absentéisme, a évoqué enfin un sondage Elabe pour BFMTV publié mercredi, qui indique que 67% des Français sont favorables à l'allongement du délai de carence des fonctionnaires, et 60% à la réduction des indemnités à 90% du salaire pendant les trois premiers mois de maladie, tandis que 71% sont favorables à une facilitation du licenciement d'un fonctionnaire en cas de faute grave.
