Geler retraites et prestations sociales? Amélie de Montchalin estime qu'il faudrait une "pause" sur certaines dépenses publiques

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, le 6 mai 2025 à l'Assemblée nationale (photo d'illustration). - Bertrand GUAY © 2019 AFP
La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, s'est déclaré favorable à "une pause" sur certaines dépenses publiques afin de trouver 40 milliards d'euros d'économies dans le cadre du budget 2026, excluant par ailleurs une hausse d'impôts "indifférenciée".
"Je pense qu'il y aura une pause sur certaines dépenses", a déclaré Amélie de Montchalin sur Sud Radio. La ministre était interrogée
Amélie de Montchalin était interrogée sur une éventuelle "année blanche", défendue par des parlementaires, qui consisterait à geler pour un an retraites, prestations sociales ou barème de l'impôt sur le revenu en ne les indexant pas sur l'inflation. "Je pense que dans la situation où nous sommes", avec un déficit public espéré à 5,4% du PIB en 2025, puis à 4,6% en 2026, très en dehors des clous européens, "ralentir la dépense, c'est essentiel", a-t-elle poursuivi.
"Tout le monde voit bien qu'il y a des dépenses que nous ne pouvons plus nous permettre", selon elle. À la question de savoir si une "année blanche" était une bonne idée, le ministre a répondu que "ça dépend sur quoi on l'applique", soulignant qu'il y a "plein de manières de le faire". "Est-ce que c'est sur les prestations sociales? Est-ce que c'est sur les barèmes des impôts? Est-ce que c'est sur les dotations aux collectivités? Est-ce que c'est sur les versements et les aides aux entreprises? Cette année de pause, elle doit être plus ou moins grande", a déclaré la ministre.
"J'exclus toute hausse des impôts générale"
Amélie de Montchalin, qui a dit vouloir bâtir un budget de "compromis" pour 2026, recevra mercredi à Bercy, avec le ministre de l'Économie Éric Lombard, des représentants du Rassemblement national (RN) et de Horizons, inaugurant une série de rencontres avec les groupes parlementaires sur la préparation des textes budgétaires. Comme ligne rouge, elle a fait valoir son opposition à une hausse "généralisée" des impôts.
"J'exclus toute hausse des impôts générale qui pèserait sur les classes moyennes de manière indifférenciée" et "je ne souhaite pas, je ne propose pas et je ne mets pas sur la table une hausse des taux de TVA", a-t-elle déclaré.
Le gouvernement, dépourvu de majorité au Parlement, entend trouver 40 milliards d'euros d'économies pour le budget de l'an prochain, et le Premier ministre François Bayrou a promis de dévoiler une feuille de route à la mi-juillet, avant la présentation du projet de budget dont l'examen à l'automne s'annonce périlleux pour la survie du gouvernement.