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Finances publiques

Gel des retraites, des aides sociales... Une "année blanche" permettrait à l'État d'économiser près de 6 milliards d'euros (bien moins qu'une hausse de la TVA)

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Selon l'Institut des politiques publiques, le gel des dépenses dans le cadre du Budget 2026 ferait économiser 5,7 milliards d'euros à l'État, dont 3 milliards pour le seul gel des pensions de retraite.

Une "année blanche", qui consisterait à geler retraites, prestations sociales et barème de l'impôt sur le revenu, engendrerait un gain budgétaire de 5,7 milliards d'euros, a estimé ce lundi l'Institut des politiques publiques (IPP) à propos de cette piste d'économies régulièrement évoquée pour le budget 2026.

L'amélioration du solde budgétaire qu'engendrerait cette absence d'indexation sur l'inflation est évaluée par rapport à une inflation annuelle de 1,3% alors qu'elle est attendue en moyenne à 1% en 2025 par l'Institut national de la statistique (Insee).

"Cette mesure représenterait (...) 3 milliards d'euros venant du gel des pensions de retraite, 1,4 milliard d'euros du gel des paramètres de l'IR (impôt sur le revenu, NDLR) et 1,3 milliard d'euros du gel des prestations sociales", a indiqué l'IPP dans un rapport sur les perspectives budgétaires, en soulignant que "3,2% des ménages verraient leur niveau de vie diminuer d'au moins 1%".

Un point de TVA en plus rapporterait 8,2 milliards

Le gouvernement veut faire un effort total de 40 milliards d'euros dans le budget 2026, réparti entre l'Etat, la Sécurité sociale et les collectivités locales, afin de respecter l'objectif de diminution du déficit public. Autre piste d'économies, la suppression de l'abattement fiscal de 10% des pensions de retraite entraînerait elle, selon l'IPP, une hausse des recettes fiscales de 4,6 milliards d'euros. Par ricochet, elle aurait aussi pour conséquence de diminuer les aides au logement de 400 millions d'euros.

Augmenter d'un point le taux de TVA en France - une autre piste parfois avancée - générerait un gain budgétaire net de 8,2 milliards d'euros, selon l'IPP. Il existe quatre niveaux de taxe sur la valeur ajoutée en France, allant de 2,1% à 20%. Les augmenter chacun d'un point rapporterait 13 milliards d'euros mais entraînerait également une hausse des dépenses publiques de 2 milliards pour les administrations publiques et de 2,8 milliards liés à l'indexation des retraites et des prestations sociales.

"Avec les règles d'indexation, une hausse de la TVA met davantage à contribution les ménages d'actifs en emploi que les autres types de ménages dont le niveau de vie est protégé par ces mécanismes" d'indexation, selon les auteurs de l'étude. Le recul moyen du niveau de vie serait de 0,44%, mais de 0,78% pour les 10% de ménages les plus modestes.

Toutefois, en cas de "TVA sociale" (une hausse de la TVA contrebalancée par une baisse de cotisations sociales employeurs sur le salaire), les effets pour les actifs "dépendraient de la manière dont les entreprises répercutent la baisse de cotisations sur les salaires bruts".

P.L. avec AFP