François Bayrou maintient le projet de taxe sur les hauts revenus dans le budget 2025

Le premier ministre François Bayrou a confirmé au PS que le projet de taxe sur les hauts revenus sera maintenu dans la proposition de budget 2025.

Selon une lettre de François Bayrou envoyée aux présidents des groupes parlementaires PS que BFMTV s'est procurée, le projet de taxe sur les hauts revenus est maintenu dans le budget 2025, accédant à une demande du Parti socialiste pour tenter d'éviter qu'ils ne votent la censure.

"Le gouvernement proposera dans la partie recettes du projet de loi de finances pour 2025 [...] le maintien de la contribution différentielle sur les hauts revenus", assure le Premier ministre.

Cette taxe, qui devait rapporter 2 milliards d'euros dans la version initialement présentée par Michel Barnier, a vocation à être remplacée par "un nouveau dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale", promis "au plus tard" pour le budget 2026, indique le Premier ministre dans ce courrier adressé aux chefs des députés et sénateurs socialistes, une heure tout juste avant l'examen d'une motion de censure à l'Assemblée.

Volte-face sur l’application de la CDHR

Mardi, François Bayrou affirmait que cette contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR) allait être supprimée en raison de la non-rétroactivité fiscale. Mais il a fait volte-face ce jeudi, puisque la lettre aux présidents des groupes parlementaires PS annonce que finalement celle-ci sera bien appliquée sur les revenus de 2025.

Pour toucher tout de suite les 2 milliards d’euros qu’elle devait apporter, les contribuables devront estimer ces revenus et verser un acompte, qui pourra ensuite être corrigé en 2026.

Le déchiffrage : Le retour de la taxe sur les hauts revenus - 16/01

16:09

Cette contribution vise à faire payer un impôt minimal de 20% aux plus riches. Elle concernera, si elle est adoptée, les contribuables dont le revenu fiscal de référence dépasse 500.000 euros pour un couple (250.000 euros pour un célibataire). La mesure touche principalement les revenus du capital (dividendes, plus-value…).

Ces revenus sont soumis à la flat tax depuis 2018, à 30%. En remontant le taux à 20%, cela veut dire que la fiscalité sur le capital va passer à 37,2% pour ces hauts revenus et non 30%.

Pour 2026, une autre taxe sur le patrimoine (patrimoine de plus de 100 millions d’euros) est en cours de réflexion; elle remplacerait la CDHR.

Louise de Maisonneuve