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Finances publiques

Déficit: comment Gabriel Attal et le gouvernement démissionnaire préparent le prochain budget

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Selon le ministre démissionnaire délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave, la réserve de précaution pour réduire le déficit public s'élève désormais à 16,5 milliards d'euros.

Le gouvernement a gelé 10 milliards d'euros de crédits supplémentaires en juillet, amenant à "une réserve" de 16,5 milliards d'euros pour réduire le déficit, a annoncé mercredi le ministre (démissionnaire) délégué aux Comptes publics Thomas Cazenave dans une interview à Sud Ouest. "Le 16 juillet, j'ai gelé près de 10 milliards d'euros de crédits supplémentaires. Le nouveau gouvernement pourra soit y renoncer, soit prendre d'autres mesures pour accompagner notre désendettement", a affirmé le ministre démissionnaire et député de Bordeaux. Il n'a pas précisé quels sont les crédits concernés.

"Entre les 10 milliards gelés en juillet, et ceux gelés avant, nous avons une réserve de 16,5 milliards d'euros de précaution", a-t-il affirmé.

"L'intérêt supérieur du pays est d'avoir un budget pour 2025 avant la fin de l'année. (...) On s'est mis en situation de présenter un projet de loi de finances au 1er octobre", a par ailleurs affirmé Thomas Cazenave. L'adoption du projet de loi de finances s'annonce complexe alors que l'Assemblée nationale est dépourvue de majorité claire et que l'Union européenne a engagé une procédure contre la France pour déficit public excessif.

Les plafonds de dépenses communiqués aux ministères "dans les prochains jours"

La France doit économiser 25 milliards d'euros en 2024 pour redresser ses finances, selon le ministre de l'Economie Bruno Le Maire, qui a envoyé au Premier ministre Gabriel Attal des propositions de plafonds de dépenses ministère par ministère, avec une "baisse des crédits de l'Etat", dans le but de ramener le déficit public sous les 3% du PIB en 2027. Matignon a assuré mercredi soir que ces lettres plafond seraient envoyées aux ministères "dans les prochains jours", sans que cette "première base budgétaire" ne préempte "les arbitrages finaux qui seront rendus par le prochain gouvernement au moment de la présentation au Parlement de son PLF pour 2025".

Selon Bruno Le Maire, les crédits pour 2025 devraient être "inférieurs" à ceux de 2024 "dans des proportions significatives" afin d'assurer le redressement des finances publiques, fortement dégradées. Parmi les pistes d'économies, Thomas Cazenave cite plusieurs postes comme l'immobilier de l'Etat, ses achats ou encore ses dépenses de fonctionnement. Il ouvre également la voie à "un accord politique sur la taxation des rachats d'actions et des profits exceptionnels des énergéticiens" dans le cadre du prochain budget.

L'examen du projet de loi de finances (PLF) à compter du 1er octobre par le Parlement (obligation fixée par la loi organique) nécessite une adoption fin septembre en Conseil des ministres et un envoi pour avis au Conseil d'Etat et au Haut conseil des finances publiques avant la mi-septembre.

Loïc Besson avec AFP