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Finances publiques

"De Mathilde Panot à Marine le Pen": le ministre de la Fonction publique souhaite un budget de "compromis"

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Laurent Marcangeli a annoncé qu'il recevra tous les groupes représentés au Parlement afin de bâtir le prochain projet de loi de finances.

Un budget de compromis? Pour ne pas connaître la même fin que le précédent gouvernement, plusieurs ministres ont évoqué la nécessité de bâtir le projet de loi de finance 2025 en collaboration avec les autres partis. Après Éric Lombard, c'est au tour de Laurent Marcangeli, ministre de la Fonction publique, d'appeler à la coopération.

"Toutes les options budgétaires sont à réexaminer", a déclaré ce fidèle d'Edouard Philippe, dans une interview à La Tribune dimanche. La France ne s'est toujours pas dotée d'un budget pour 2025. Une loi spéciale a été adoptée par les parlementaires afin d'assurer le fonctionnement de l'État. Elle permet de prélever l'impôt et alloue les crédits 2024 pour le nouveau millésime.

Dans la ligne du ministre de l'Économie

Devant cette impasse, le ministre de la Fonction publique se dit favorable aux "compromis". "A titre personnel, je recevrai l'ensemble des organisations syndicales dès cette semaine puis, dans un second temps, tous les groupes représentés au Parlement, a signalé Laurent Marcangeli. Ils sont élus, donc légitimes, et ont leur place à la table des discussions. Cela va de Mathilde Panot à Marine Le Pen".

Des déclarations qui font écho à celles du ministre de l'Économie, Éric Lombard. "A la demande du Premier ministre, je vais appeler les partis politiques représentés à l’Assemblée nationale et au Sénat, ainsi que les groupes parlementaires, à venir dialoguer au ministère avec Amélie de Montchalin, la ministre des Comptes publics, et moi-même", avait expliqué le nouveau locataire de Bercy, la semaine dernière, dans ce même hebdomadaire dominical.

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Le nouveau projet de loi de finances projette de ramener le déficit public "un peu au-dessus de 5 %" du PIB, contre 6,1% en 2024. C'est un peu plus que le budget défendu par Michel Barnier, qui espérait un retour à 5% dès 2025. "Avoir une version coopérative de nos projections budgétaires relève du bon sens. Si on reste sur 'le programme, rien que le programme', c'est un aller simple vers l'échec," a soulevé Laurent Marcangeli.

La faute du PS?

Si les contours du prochain budget sont encore flous, Éric Lombard a laissé entendre que les hausses d'impôts resteraient "très limitées", plaidant pour des économies "supplémentaires". Un signal envoyé au Rassemblement national, qui avait critiqué le caractère confiscatoire du précédent budget. Michel Barnier avait alors demandé un ajustement budgétaire de 60 milliards d’euros dont 20 milliards de hausses d’impôts.

Pour le nouveau ministre de la Fonction publique, le Parti socialiste serait responsable de cette situation dans laquelle le gouvernement ne peut s'affranchir du parti d'extrême droite et des 140 députés à l'Assemblée. "Est-ce que le Parti socialiste peut continuer de s'affranchir de sa responsabilité alors qu'il a gouverné le pays, et qu'il compte, dans son groupe, un ancien président de la République?", a-t-il questionné.

"En étant ainsi collé aux Insoumis, le PS ne contraint-il pas les gouvernements à dépendre du bon vouloir de Mme Le Pen? Je pense que oui", a ajouté l'ex-chef des députés Horizons. Pour rappel, si les socialistes seront reçus par Bercy cette semaine pour préparer le Budget, François Bayrou a écarté la possibilité d'un gel - avant réflexion sur les modalités - de la réforme des retraites de 2023, une des conditions pour que le parti de gauche ne vote pas la censure.

Théodore Laurent