BFM Business
Finances publiques

"Ce n'est pas l'austérité": François Bayrou demande aux Français "des efforts importants mais supportables"

placeholder video
Le Premier ministre a appelé à "consentir en tant que peuple" à un "grand effort national" de freinage des dépenses supplémentaires.

"Nous sommes devant un grand effort national", a insisté François Bayrou ce jeudi 28 août devant la Rencontre des entrepreneurs de France (REF) organisée par le Medef à Roland-Garros.

Selon le Premier ministre, cet effort "impose qu'on considère qu'il existe un intérêt national (...) au dessus des intérêts particuliers et de l'intérêt social des entreprises".

"Il faut que nous consentions comme peuple des efforts importants mais supportables de freinage de nos dépenses. Ce n'est pas l'austérité mais un freinage des dépenses supplémentaires", a lancé François Bayrou pour justifier son plan d'économies de 44 milliards d'euros.

Il a jugé ce programme essentiel "pour que le pays se ressaisisse et pour que nous revenions à l'équilibre de la dette".

"Nous vivons un moment critique de notre histoire nationale. Chaque famille se trouve menacée par la dérive de nos comptes publics", a considéré le Premier ministre, rappelant que "la Cour des comptes nous dit que nous dépasserons les 100 milliards de charge de la dette en 2029".

Appel à la "lucidité"

Pour prouver la nécessité de ce plan d'économies, le Premier ministre a particulièrement appuyé sur l'affaiblissement de la France et de l'Europe dans un "univers de plus en plus violent".

François Bayrou a une nouvelle fois regretté la négociation "humiliante" sur les droits de douane avec les États-Unis, "la stratégie construite et redoutable de domination" de la Chine, ainsi que "l'attaque insupportable" de la Russie contre "l'héroïque Ukraine".

"Préparer l'avenir impose des efforts de dimension conséquente", a-t-il martelé en appellant à "la lucidité tant les défis devant nous sont impressionnants".

Outre les économies budgétaires, le Premier ministre a plaidé pour "l'édification d'une stratégie nationale de reconquête productive et commerciale". "Dans l'ancien état du monde, nous avions perdu la bataille industrielle. Dans le nouvel état du monde, nous avons tout pour la gagner", a glissé le maire de Pau dans un discours qui pourrait préfigurer sa déclaration de politique générale du 8 septembre.

"Persuadé que tout peut bouger"

François Bayrou s'est dit "persuadé" que "tout peut bouger dans les onze jours qui viennent" avant le vote de confiance à l'Assemblée, estimant que la question de l'endettement et de l'effort à fournir, sur laquelle il engagera sa responsabilité, "commence à travailler" dans l'opinion.

"Je suis persuadé que cette question commence à travailler dans l'esprit de beaucoup de nos compatriotes, en tout cas (ceux) qui m'écrivent et qui me le disent en disant 'pour la première fois on dit la vérité, pour la première fois, on va jusqu'à prendre des risques pour relever ce défi là'", a déclaré François Bayrou en marge de son discours devant le Medef.

"Et je suis certain que tout peut bouger dans les onze jours qui viennent, à condition qu'on s'engage, à condition qu'on n'ait peur de rien", a-t-il ajouté.

P.L