Budget: le gouvernement vise un déficit public entre 5 et 5,5% du PIB en 2025

Eric Lombard, ministre de l'Economie, arrive au Palais de l'Elysée à Paris le 11 décembre 2018. - LUDOVIC MARIN / AFP
La situation budgétaire "est grave", a mis en garde ce lundi Éric Lombard sur France inter. Le ministre de l'Économie qui va recevoir les différentes forces politiques toute la semaine pour une série de concertations sur le budget a annoncé qu'il visait un déficit public compris "entre 5 et 5,5%" du PIB en 2025.
"Ce sera moins de 5,5% et plus de 5%", a-t-il précisé, ajoutant que "ce sera essentiellement des économies. Il n'y aura pas de nouvelles hausses d'impôts par rapport à celles qui ont déjà été annoncées".
Avant d'être censuré, l'ex-gouvernement de Michel Barnier prévoyait un déficit de 5% cette année, après 6,1% en 2024. Un effort de redressement jugé trop important par Éric Lombard: "Si on vise 5%, c’est un écart de plus de 1%, c’est considérable. Je pense que c’est trop, parce qu’il faut aussi soutenir l’économie, protéger la croissance", a-t-il dit.
Des convergences possibles sur la lutte contre l'optimisation fiscale?
Alors que les concertations sur le budget avec les différents partis politiques débutent ce lundi, Eric Lombard a estimé qu'il y avait "des convergences possibles avec le Parti socialiste, le Parti communiste et les Verts", notamment "sur la justice fiscale".
"Il y a dans ce pays des mécanismes d’optimisation fiscale qui font que des personnes qui ont des revenus importants ne payent pas leur part d’impôt. Il ne s’agit pas de proposer des impôts nouveaux, il y a déjà toute la panoplie qui convient. Il s’agit de vérifier que chacun paie sa juste part de l’impôt et contribue à l’action de l’État et de la sécurité sociale. C’est un point sur lequel on peut trouver des convergences", a indiqué Éric Lombard.
Ces négociations à Bercy doivent permettre d'obtenir "a minima un accord de non-censure" pour que "dans les meilleurs délais notre pays ait un budget", a-t-il poursuivi.
Mais "je pense, alors que la semaine commence, qu'il y a plus de perspective d'un dialogue fécond avec les partis de gauche qu'avec le Rassemblement national", malgré le refus de LFI d'échanger avec lui, a encore déclaré le ministre, soulignant qu'il ne s'alignerait "pas nécessairement" sur les lignes rouges de Marine Le Pen. "Mais (...) je suis ouvert, on verra ce que donne le dialogue", a-t-il ajouté.