BFM Business
Finances publiques

Budget 2025: l'économie sociale et solidaire craint "des répercussions directes sur l'emploi et les services"

Des centaines d'étudiants font la queue à Bordeaux (Gironde), le 1er octobre 2024, pour récupérer un colis alimentaire gratuit auprès d'une association.

Des centaines d'étudiants font la queue à Bordeaux (Gironde), le 1er octobre 2024, pour récupérer un colis alimentaire gratuit auprès d'une association. - ROBIN BERNAUD / BFMTV

Les acteurs de l'économie sociale et solidaire redoutent une baisse drastique de leur budget qui pourrait entraîner une fragilisation significative de leurs structures.

Lors d'une conférence de presse rassemblant notamment l'Union des employeurs de l'économie sociale et solidaire (Udes), la Mutualité française ou encore le Mouvement associatif (700.000 associations), les participants ont estimé que la baisse des crédits prévus dans le projet de Budget 2025 conduira à la destruction de 186.000 emplois sur les quelque 2,6 millions du secteur.

"C'est le premier kilomètre de l'intérêt général qui est touché: l'accompagnement du grand âge, l'insertion, la culture, les crèches", a dénoncé Benoît Hamon, président de l'ESS, association rassemblant les acteurs et réseaux de l'économie sociale et solidaire, soit quelque 220.000 organisations.

Le ministre du Budget invité de BFMTV – 15/10
Le ministre du Budget invité de BFMTV – 15/10
16:42

Un impact cumulé de 8,26 milliards d'euros alerte l'ESS

Le projet de budget de l'État discuté mercredi en commission à l'Assemblée prévoit 60 milliards d'euros d'économies, dont 40 milliards de réduction de dépenses et 20 milliards de hausses d'impôts. Une baisse qui aura un "impact cumulé" de 8,26 milliards d'euros, selon l'ESS, aux conséquence "dramatiques", alerte l'Udes.

"Cela aura des répercussions directes sur l'emploi et les services de proximité", a déploré dans un communiqué l'Udes. Avant d'ajouter: "Déjà sous-financé, le secteur devra absorber de nouvelles réductions drastiques qui pourraient toucher les travailleurs du quotidien et fragiliser les structures au service des plus vulnérables".

Les acteurs du monde associatif redoutent la fragilisation de leur système dont les finances sont étroitements liées aux dépenses publiques.

"Se pose plus que jamais la question de la défense et de la préservation de nos modèles non lucratifs", a dénoncé Claire Thoury, présidente du Mouvement associatif.

Une perte de moyens qui pourrait avoir des conséquences néfastes à plus long terme. "C'est une politique à court terme. Quand l'État fait des économies sur l'insertion, sur l'accès à l'emploi, cela aura un coût demain, en termes d'augmentation de la pauvreté, de violence sociale, qui seront bien plus importants", a encore mis en garde Benoît Hamon, candidat socialiste à la présidentielle 2017.

LD avec AFP